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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

266   H. CORDIER

ment des thés noirs. Son vœu fut réalisé en 1842 par le traité de Nan King. .Dès juin 1844, G. Tradescant Lay fut envoyé comme consul anglais Fou Tcheou; la France et plus tard la Russie suivirent cet exemple. L'ouverture effective du bureau des douanes eut lieu en juillet 1861; celle de la poste impériale en février 1897. La population de Fou Tcheou est fort turbulente, et à différentes reprises, elle a marqué son hostilité aux Européens par des émeutes dont la plus ancienne remonte à mars 1846. Le 1er août 1895, environ 100 membres de la secte Ts'ai houri, dépendant de la société secrète Pa Korra Kouei (secte des huit diagrammes) attaquèrent l'église des missionnaires anglais à Houa chan, près de Kou t'ien (Kou tch'eng dans le dialecte local) et massacrèrent onze sujets anglais dont huit femmes et deux petits enfants; vingt-cinq des assassins furent exécutés et d'autres condamnés à la prison et au bannissement.

L'arsenal de Fou Tcheou, ou plutôt de Mamoi, est situé près du mouillage de la Pagode; c'est moins un arsenal dans le sens européen du mot, qu'un « ensemble de chantiers et d'ateliers affectés à des constructions navales, et ayant, comme annexe, une usine métallurgique construite pour le laminage du fer en barres ou en tôle ». Lorsque la grande rébellion des T'ai P'ing eut été écrasée en 1864, le vice-roi Tso Tsoung-tang conçut le projet de cet établissement, et par contrat de novembre 1866, il en confia l'exécution à deux officiers français qui s'étaient distingués dans cette guerre: Prosper Giquel et Pierre d'Aiguebelle; ce dernier se retira en juillet 1869. Lors du conflit franco-chinois, l'amiral Courbet, sur le Volta, à la tête d'une flotte, engagea devant l'arsenal la lutte avec l'escadre chinoise (23 août L884) dont il détruisit la plus grande partie; le lendemain, l'arsenal était bombardé; à la suite de ce brillant fait d'armes, l'amiral Courbet forçait les passes Min-ngan et Kin pal et sortait de la rivière Min; le désastre de l'arsenal a d'ailleurs été réparé depuis.

Amoy, Emoui ou mieux Hia men, à l'embouchure du Loung Kiang, ouvert au commerce étranger par le traité de Nan King, a une population de 114.000 habitants; la concession étrangère se trouve dans l'ile de Kou lang sou. Les Espagnols avaient seuls le droit d'y commercer; les Anglais s'y établirent temporairement en 1670.

Tch'ang Tcheou, ville de 50o.000 habitants sur le Loung Kiang, est connu pour ses fabriques d'indigo.

Ts'iouen Tcheou, dont le port est à Ngan Haï, a joué un rôle . considérable au moyen âge, comme port d'embarquement pour les pays étrangers. Les Arabes et les voyageurs occidentaux la nommaient Zaï Mun; c'est de ce nom que vient satin. On y voit encore les ruines d'une mosquée importante.

Hing houa, sur la côte au Sud de Fou Tcheou, est une préfecture bien connue par ses velours et ses tissus de fibres, ainsi que par son immense production du sel; les fruits fort appréciés en Chine, sous le nom de lychees et de loung-ngan y poussent en grande quantité.

HOU PE Cette province est limitée au Nord par le Ho Nan

et le Chan Si; à l'Ouest par le Chen-si et le Se tch'ouan; au Sud par le Hou Nan et le Kiang Si; et à l'Est par le Ngan Houei. Son nom veut dire « Nord du Lac » (Toung T'ing). Réunie autrefois au Hou Nan, elle formait la province de Hou Kouang. La partie montagneuse au Nord est d'une part le prolongement du Fou nieou chan, du Houai loung chan et du Mou ling, d'autre part la continuation du Min chan, le Ta pa chan ou Kieou t'iao chan; à l'Ouest continuation du plateau du Kouei Tcheou; le reste de la province est une plaine. Elle est arrosée par le Yang tseu kiang et le Han kiang. Le Hou Pe produit du coton dans la plaine du Han kiang particulièrement à Mien yang Tcheou, du riz, du thé, du blé. Il est divisé en dix préfectures (fou): Wou tch'ang, Youen Yang, Siang Yang,

Ngan lou, Te ngan, I Tch'ang, King Tcheou; Han Yang, Houang Tcheou, Che nan, sans compter un tcheou indépendant.

La capitale de la province, Wou tch'ang, résidence du gouverneur général, sur la rive droite du Kiang en face de l'embouchure du Han, est une grande ville de 500.00o habitants qui a beaucoup souffert lors des derniers événements; elle avait été prise d'assaut par les T'ai P'ing le 12 janvier 1853.

En face sur la rive gauche du fleuve, à l'embouchure du Han est situé Han K'eou (bouche du Han), dépendance de Han yang, au point de vue administratif, est cependant la résidence d'un Tao t'ai;

Han K'eou et Wou tch'ang

elle est un des cinq tchen ou principaux entrepôts commerciaux de l'empire; les autres sont: Fat chan, près de Canton, Siang t'an dans le Hou Nan, King té dans le Kiang Si et Si-ngan dans le Chen Si. Le 6 décembre 1859, Lord Elgin jetait l'ancre à Han K'eou avec les bâtiments Fuirions, Cruizer, Lee et Dove; en février 1861 le commandant Harvey, du Snake, fut, en attendant l'arrivée de W.-R. Gingell, placé dans cette ville comme consul provisoire; la concession anglaise s'étendait à la suite de la ville chinoise sur une longueur de goo m. sur le bord du fleuve. En 1863, notre premier consul, M. Dabry, installa notre concession à l'Est des Anglais; la gare du chemin de fer de Pe King-Han K'eou se trouve derrière notre concession; plus tard les Russes s'établirent entre les Anglais et nous et les Allemands et les Japonais continuèrent à notre suite vers l'Est les établissements étrangers. La poste impériale a été inaugurée le zo février 1897.

De l'autre côté du Han, sur le bord du fleuve et sur la colline de Fong si chan, la ville de Han Yang, percée de trois