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0015 Les documents chinois découverts par Aurel Stein dans les sables du Turkestan Oriental : vol.1
Les documents chinois découverts par Aurel Stein dans les sables du Turkestan Oriental : vol.1 / Page 15 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000255
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INTRODUCTION   v

1

La partie de l'ancienne grande muraille le long de laquelle M. Stein a fait ses mémorables

trouvailles n'appartient pas au système de protection organisé par Ts'in Che houang   eb•.
En l'an 2I4 av. J.-C.,1 Ts'in Che Kouang ti, maître de l'empire depuis sept ans, décida de relier entre eux les murs de défense que les royaumes féodaux du Nord avaient construits sur leur

frontière septentrionale pour se garder contre les incursions des Hiong-nou   N 2 ; ainsi fut conçue
l'entreprise gigantesque de la grande muraille. Cette grande muraille de Ts'in Che Kouang fi, dont

on peut suivre le tracé sur une carte chinoise de l'année I 137,3 partait de Lin-tao'   à l'ouest

pour aboutir à Chan-hai kouan   m à l'est.4 Lin-tao est aujourd'hui la préfecture secondaire

de Min get, située dans le sud du Kan-sou, prés du coude de la rivière Tao V , affluent de droite du Houang ho.

La grande muraille de Ts'in Che Kouang ti était un ouvrage défensif ; les compléments qui lui furent ajoutés du côté de l'ouest une centaine d'années plus tard furent l'instrument d'une

   politique qui prenait l'offensive. En 126 av. J.-C., Tch`an- 'Cie/1 était revenu de cette
longue et périlleuse ambassade qui, primitivement destinée à nouer des relations avec les Yue-tche A A qu'on croyait établis dans la vallée de l'Ili, avait eu en réalité pour terme les bords de l'Oxus et avait révélé à la Chine, non seulement la situation économique des principautés du Turkestan oriental, mais encore l'importance commerciale des grandes civilisations occidentales. A partir de ce moment, l'empereur Wou forma le dessein de s'ouvrir la route de l'Ouest en pratiquant une trouée au point précis où les hordes turques et les peuplades tibétaines étaient en contact et où par conséquent la cohésion des nomades qui entouraient la Chine était moindre. Ce résultat fut obtenu lorsque, en 121 av. J.-C., à la suite des campagnes glorieuses du général

Ho Kiu Ring   *, les régions de Kant tcheou et de Leang tcheou furent annexées à

l'empire ; on y établit aussitôt la commanderie de Tsieou-ts`ivan   y & dont le gouverneur (tai

cheou i f-) résidait dans la localité qui est aujourd'hui Sou tcheou   3fJ. Puis on transporta

des colons dans ces nouveaux territoires qui se développèrent et qui graduellement se subdivisèrent.

en trois nouvelles commanderies : celle de Wou-wei   , qui est aujourd'hui Leang tcheou

Ut'   ; celle de Tchang ye   fr , qui est aujourd'hui Kan tcheou -f- JJ4 ; celle de Touen-houang

, dont le nom a subsisté jusqu'à maintenant.5 En même temps, pour assurer la liberté du

' Cette date est indiquée dans Sseu-ma Ts'ien (ch. vi ; trad. fr., t. II, p. 168).

2 Sur les murs des royaumes féodaux antérieurement 'a Ts'in Che houang ti, voyez B.E.F. E. O., 1903, p. 221, n. 4.

3 Cf. B. E. F. E. O., 1903, p. 214 et suiv., Carte A.

' Cf. Sseu-ma Ts'ien, chap. lxxxviii, p. 1 ro : ` Mong Tien construisit la grande muraille. En profitant de la configuration des lieux et en se servant des obstacles naturels, il construisit une barrière qui partait de Lin-tao pour aboutir au Leao-Long.' — Ts'ien Han chou, chap. xcvi, a, p. 1 vo : ` Ts'in Che houang ti repoussa les barbares et construisit la grande muraille pour délimiter l'Empire du Milieu ; mais, à l'ouest, il ne dépassa pas Lin-f ao.'

6 A la date de 121 av. J.-C., immédiatement après avoir mentionné le meurtre du roi de Hieou-tch`ou e g et la

reddition du roi de Houen-sie   Irs, les Annales principales

de l'empereur Wou (Ts'ien Han chou, chap. vi, p. 6 vo) ajoutent : ' De leur territoire on fit les commanderies d

Wou-wee   (Leang tcheou) et de Tsieou-ts'ivan

: & (Sou tcheou).' Dans le même chapitre (p. 9 vo), à la date de III av. J.-C., on lit que, à la suite d'une campagne des généraux chinois dans le désert de Gobi, ` on subdivisa les commanderies de Wou-wei et de Tsieou-ts'ivan et on

établit les commanderies de Tchang yi   Tif (Kan tcheou)

et de Touen-houang )41 ► '— Comme l'ont fait remarquer les annotateurs critiques de l'époque de Kim-long (à la fin du chap. xxviii, b, du Ts'ien Han chou), il ne semble pas qu'il y ait lieu de tenir compte des indications de la section géographique du Ts'ien Han chou (chap. xxviii, b, p. 2 ro–vo) d'après laquelle les commanderies de Tchang-ye et de Tsieou-ts`ivan n'auraient été établies qu'en r 04 av. J.-C. ; la commanderie de Wou-wei en roi ; la commanderie de Touen-houang en 88. — D'après le Tseu tche long kien (chap. xx, p. 4 vo) de Sseu-ma Kouang, qui nous donne le témoignage le plus vraisemblable, on commença par établir en 115 av. J.-C. la commanderie de Tsieou-ts'ivan ; plus tard, on en