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Les documents chinois découverts par Aurel Stein dans les sables du Turkestan Oriental : vol.1 |
LES FRAGMENTS .DU Kr TSIEOU TCHANG 5
à Hozzang Siang que Ye Mong-tö lui-même fait remonter ce texte, dans une notice placée à la fin de la stèle, et c'est à tort, semble-t-il, que certains érudits ont voulu établir une filiation qui ferait dériver ce texte d'un
autographe de So Tsing M-1. Quoique cette stèle de Ye Mong-tö fût connue de Wang Ying-lin, celui-ci ne
s'en est servi que pour critiquer le texte de l'autographe de Tai tsong; on peut donc essayer d'en faire un autre usage en la prenant pour la base même d'une édition du Ki tsieou tchang ; c'est ce qu'a tenté Nieou Chou -yu
qui date de l'année 1 812 la préface de son édition intitulée Ki tsieou tchang k`ao tchcng a r
n§ 2. Cependant Nieou Chou-yu n'a pas eu directement accès à la stèle de Ye Mong-tö qui paraît avoir aujourd'hui disparu ; au commencement de la dynastie des Ming, cette stèle était déjà fort endommagée ; elle
ne comptait plus que 1399 caractères ; c'est alors que Song Wen-tchong f4z écrivit 616 mots pour
compléter les lacunes du texte. Pendant la période tcheng-t`ong (1436-1449), Yang Tcheng j regrava sur
pierre ce qui restait du texte de Ye Mong-tö complété par Song Wen-tchong; la stèle de Yang Tcheng se
trouvait à Houa-t`ing T.; ; Nieou Chou yu put la voir en 1812 ; d'autre part, il avait, en 1811, vu chez
M. Wang a une copie du Ki tsieou tchang en petits caractères kie 7114 faite par le célèbre calligraphe Tclzao Mongfou it t i. YtA (1244-1322), et il reconnut que cette copie elle aussi dérivait de l'autographe de Houang Siang; c'est à l'aide de ces deux documents, la stèle de Yang Tcheng et la copie de Tclzao Mong foie, que Nieou Chou -yu établit son édition du Ki tsieou tchang en 31 paragraphes.
Il existe encore d'autres éditions du Ki tsieou tchang,4 mais elles doivent nécessairement se ramener soit au type de l'édition de Wang Ying-lin remontant à un autographe de Tcheng Yeou par l'intermédiaire de la stèle de T'ai tsong, soit au type de l'édition de Nieou Chou -yu remontant à un autographe de Houang Siang par l'intermédiaire de la stèle de Ye Mong-tö. Ce qui est du moins certain, c'est qu'aucune d'elles ne peut se fonder directement sur un original de l'époque des Han ; on voit donc l'importance singulière de la découverte de M. Stein qui nous met en présence de quelques passages du Ki tsieou tchang écrits au premier siècle de notre ère. Ce n'est pas seulement pour l'établissement du texte du Ki tsieou tchang que ces débris sont intéressants ; ils constituent, en fait, les plus anciens fragments que nous possédions d'un livre chinois ; il n'y a pas actuellement en Chine de manuscrit plus vénérable que celui-là.
Les fiches qui appartiennent incontestablement à des manuscrits du Ki tsieou tchang sont au nombre de trois, trouvées en trois endroits différents. Quatre autres me paraissent être de simples exercices d'écriture dans lesquels des écoliers ont copié quelques mots de ce manuel d'instruction primaire. Enfin une huitième fiche soulève un problème intéressant en nous apportant un fragment qui se rapporte certainement à l'enseignement des caractères d'écriture par la méthode de Che Yeon et qui cependant ne fait pas partie du Ki tsieou tchang tel qu'il est constitué aujourd'hui. Nous allons étudier successivement ces huit fiches.
Wang Ying-lin. — L'édition réimprimée en 1884 dans le
Kou yi ts`ong chou jâ. 14 ne donne que le texte
même du livre, sans aucune indication de variante et sans aucun commentaire ; elle se fonde principalement sur le texte de Yen Che-kou, auquel elle ajoute les paragraphes 33 et 34 d'après le texte de l'empereur Tai tsong; elle a été écrite en 1837 par le Japonais Siao-lao Tche-Isou (Kojima
.
Tomoashi) ~J~ , , dans la forme des caractères
employés pour la gravure des livres classiques gravés sur pierre en l'an 837 p. C. —L'édition publiée en 1879 dans le
Tien jang ko Is`ong chou R par Wang
Tsou-yuan e N, originaire de Fou-chan ira
(Chan-long), a pour trait distinctif qu'elle a supprimé, dans le texte même du Ki tsieou tchang, la division en paragraphes de 63 mots qui est en effet tout artificielle ; cette édition a donc rétabli les divisions naturelles du texte suivant les sujets qui y sont traités et suivant les rimes.
IS'o Tsing rr;, , appellation Yeou-ngan i/J , origi-
naire de Touen-houang ge , vécut de 244 à 303 p. C.
Il était habile dans l'écriture tchang /s`ao
(voyez Tsin chou, chap. lx, p. 8, et le Chou louan de Tchang Houat-sou cité dans le T'ou chou tsi lch`eng, section Tseu hio lien, chap. xcvi, p. 9 r°).
Cet ouvrage a été réimprimé dans le Yuan ho kiang che
ling kien ko ls`ong chou npaA lm
publié en 1897 par 1MI. Kiang Piao y~ .
3 Ces chiffres sont ceux qui sont indiqués dans la postface
de Nieou Chouyu. D'après le rie k`iao kin che pa p
'• gede Yen K`o-kiun (chap. i, p. I r r°–I2 vo de
la réimpression du Tsiu hio hien ts`ong chou), il restait 1400 mots de la stèle de Ye Mong-lö et il manquait 634 mots.
' L'édition publiée à la fin de la dynastie des Ming dans
le Tsin tai pi chou `( g fo de Mao Tsin H
(1601-1660) n'est que la reproduction fidèle de l'édition de
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