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Mission archéologique dans la Chine septentrionale : vol.1 |
30 MISSION DANS LA CHINE SEPTENTRIONALE
dans le temple du dh âna Hi-ning - p"Frà ils y avaient placé
une statue de Han Frei-kong modelée en argile et lui rendaient un
culte T jq ; Sseu-ma Kouang rappelle å ce propos le pré-
cédent de 'Ti Jen-kie 1 ; « depuis les Han, ajoute-t-il, quand des gou-
verneurs ont eu une administration bienfaisante, il est arrivé que
le peuple leur a construit des chapelles de leur vivant ; quoique
cela ne soit point prévu par les règlements des anciens rois, cela
vient toujours des sentiments de regret que le coeur humain éprouve
naturellement pour celui qui est parti et on ne peut abolir cet usage 2 »,
La coutume d'élever des chapelles à des hommes de leur vivant
et celle de placer des chapelles funéraires devant les tombes s'ex-
pliquent au fond par les mêmes raisons; ce qu'on cherche, dans l'un
et l'autre cas, c'est à s'assurer d'une manière permanente la bien-
veillance de celui qu'on honore de cette façon; qu'il soit mort ou
qu'il soit vivant, peu importe ; s'il est encore vivant, les services
qu'il a rendus sont un gage de sa puissance et on croit attacher en
un lieu sa bonne influence en lui donnant un endroit où elle puisse
se conserver toujours présente malgré le départ de la personne
elle-même; quant au défunt, il est, lui aussi, quelqu'un qui est parti,
et, comme le fait qu'il est devenu un esprit l'investit d'une force
mystérieuse, on cherche à fixer cette force et à la rendre plus
durable par le moyen de la chapelle où on l'adore. Dans les deux
cas, on admet que l'activité d'un homme peut s'extérioriser et
continuer à subsister même après que l'homme lui-même a disparu,
pourvu qu'on lui donne un support matériel sur lequel elle se
concentre et se conserve. Comme on le voit, l'idée de la mort est
entièrement absente de ces édicules et c'est pourquoi elle n'inter-
vient à aucun moment dans le décor qui se déroule sur leurs parois.
En réalité, ce décor n'est pas différent de celui qui ornait les
habitations les plus luxueuses des Chinois de l'époque des Han.
Nous en avons la preuve dans la composition littéraire intitulée
1. Cf. plus haut, p. 29, 1. 9-13. le Kin che ts'oueipien, chap. cxYxI III, p, S
2: Voyez le texte de cette inscription dans v°.
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