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0012 Les pays d'Occident d'après le Heou Han Chou : vol.1
Les pays d'Occident d'après le Heou Han Chou : vol.1 / Page 12 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000292
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ED. CHA VANNES.

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nul n'était mieux placé que lui pour parler d'une politique à. laquelle il avait directement collaboré. A la fin du même chapitre, Fan Ye ajoute une sorte de dissertation au cours de laquelle il indique incidemment qu'il a suivi jusque dans le détail des phrases le rapport de Pan Yong.

Il est vrai que, lorsqu'il est question des royaumes du Turkestan oriental

tels que Khoten, Kachgar ou Tourfan, Fan Ye mentionne des évènements qui se passèrent de 450 à 170 de notre ère. Cette particularité cependant n'infirme en rien l'importance qu'il faut attribuer au texte de Pan Yong dans ce chapitre; c'est bien en effet ce texte lui-même qui constitue le tableau d'ensemble des pays d'Occident; seulement, en ce qui concerne ceux de ces pays qui, plus voisins de la Chine, restèrent plus longtemps en relations avec elle, l'historien ajoute quelques faits postérieurs au rapport de Pan Yong.

En résumé, le chapitre CXVIII du Heou Han chou traite des pays d'Occi-

dent tels qu'ils apparaissaient à un témoin oculaire écrivant peu avant l'année 125 de notre ère ; quant aux additions faites par Fan Ye, elles ne dépassent guère l'année 170 de notre ère. Ainsi, quoique la dynastie des Han orientaux ait duré près de deux siècles, de 25 à 220 p.C., le chapitre sur les pays d'Occident ne parle que des cent années qui s'écoulèrent de l'année 25 à l'année 125, en faisant quelques adjonctions relatives aux évènements qui eurent lieu dans le Turkestan oriental de 125 à 170.

La période couverte par ce chapitre est d'une importance capitale dans

l'histoire des relations entre l'Orient et l'Occident. C'est vers l'an 100 de notre ère que devait vivre ce commerçant macédonien Maès Titianus dont les itinéraires ont permis à Marin de Tyr, puis au géographe alexandrin Ptolémée, de nous fournir des indications sur les voies de communication à travers l'Asie Centrale. D'autre part, c'est en l'an 97 de notre ère que Kan Ying, lieutenant de Pan Tch`ao, fut envoyé en mission de reconnaissance jusque sur les bords du golfe Persique; il aurait pu croiser sur les routes des Pamirs une des caravanes à la solde de Maès Titianus. Une même impulsion poussait donc simultanément la Chine et l'Orient romain à tenter alors de se frayer un passage qui leur permît de faire des échanges sans avoir recours à l'entremise onéreuse de courtiers trop intéressés à empêcher toute relation entre les deux plus riches

civilisations de ce temps.

Au même moment, la navigation ouvrait au commerce des débouchés imprévus jusqu'ici. Sous le règne de l'empereur Claude (41-54), un pilote grec d'Egypte, Hippalos, avait eu l'idée de profiter de la régularité des vents de la mousson pour passer directement du golfe d'Aden dans l'Inde; cette découverte

de génie permit d'établir un va et vient régulier entre les ports de l'Inde et ceux de.la Mer Rouge; et, comme les bateaux de l'Inde se rendaient en IndoChine, il fut dès lors possible à des hommes ou à des marchandises venues de l'Egypte et de la Syrie, d'être transportés par mer jusqu'en Chine. C'est ainsi que, en l'année 120, des jongleurs du Ta Ts'in, c'est-à-dire de l'Orient romain