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0093 Les pays d'Occident d'après le Heou Han Chou : vol.1
Les pays d'Occident d'après le Heou Han Chou : vol.1 / Page 93 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000292
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231   LES PAYS D'OCCIDENT D'APRÈS LE HEOU HAN CHOU.

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mée put parvenir (à son but); ceux qui étaient dans la ville, entendant au milieu de la nuit le bruit des armes et des chevaux, pensèrent que c'étaient les barbares qui venaient et furent fort effrayés; mais Fan K`iang leur cria de loin: «Les Han envoient une armée à la rencontre du commandant!» Ceux qui étaient dans la ville poussèrent tous des vivats; ils ouvrirent la porte, et, se tenant embrassés les uns les autres, ils versaient des larmes. Le lendemain, ils prirent tous ensemble le chemin du retour; les soldats des barbares les poursuivant, tantôt ils combattaient et tantôt ils marchaient; officiers et soldats souffrirent constamment de la faim et de la fatigue; au moment où les assiégés quittèrent Sou-le 1), ils étaient encore au nombre de vingt-six; mais plusieurs d'entre eux moururent en route, et quand, le troisième mois (76 p.C.), ils arrivèrent à (la passe de) Yu-men Ti, F9, ils n'étaient plus que treize; leur habits et leurs chaussures étaient troués et déchirés; leurs corps et leurs visages étaient décharnés et desséchés; le tchong-lang-tsiung

i      Tcheng Tchong    donna un bain à (Keng) Kong et à ses sub-
ordonnés et changea leurs vêtements et leurs bonnets; il adressa à l'empereur un rapport en ces termes:

K Keng Kong, avec une troupe isolée, a fermement défendu une ville abandonnée; il a barré un carrefour aux Hiong-nou; il a tenu tête à une multitude de plusieurs myriades d'hommes; pendant une succession de mois qui dura plus d'une année, son coeur et ses forces s'épuisèrent entièrement; il creusa une montagne pour y faire un puits; il bouillit ses arbalètes pour y trouver de la nourriture; il

s'est exposé à dix mille morts sans avoir l'espérance de sauver une seule fois sa vie; les affreux barbares qu'il tua ou blessa en diverses occasions se comptent par centaines et par milliers; en définitive, il conserva intacts son loyalisme et sa bravoure et ne fut point un

1) Cf. p. 227.