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0045 Les pays d'Occident d'après le Heou Han Chou : vol.1
Les pays d'Occident d'après le Heou Han Chou : vol.1 / Page 45 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000292
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183   LES PAYS D'OCCIDENT D'APRÈS LE HEOU HAN CHOU.   37

tissus brodés avec fil d'or à jour, les tissus de poil avec fil d'or continu, les soies légères I) de différentes couleurs, l'enduit qui fait de l'or jaune 2), la toile qui se lave au feu 3); ils ont en outre une toile légère que quelques uns disent être du duvet de mouton aqua-. tique 4), mais qui est fabriqué en réalité avec des cocons de vers à

  1. Comme l'a fait remarquer Hirth (China and the Roman Orient, p. 257) le mot

ne désigne pas nécessairement de la soie; il peut s'appliquer à un tissu souple et fin, quelle qu'en soit la composition.

  1. Il doit s'agir ici d'un procédé de dorure.

  2. L'asbeste ou amiante. Sur les traditions relatives aux tissus d'asbeste, voyez Hirth, China and the Roman Orient, p. 249-251.

  3. C'est tout â fait arbitrairement, me semble-t-il, qu'on a rapproché le chouei yang

—~. ou mouton aquatique du fameux agnus scythicus qui joue un si grand rôle dans les récits des voyageurs depuis le moyen-age jusqu'au dix-septième siècle. Les deux légendes n'ont rien de commun, car il n'est jamais question d'eau à propos de l'agnus scythicus; comme l'a fait remarquer Bretschneider (On the knowledge..., p. 24) le tissu fait avec les poils du mouton aquatique pourrait être le Byssus qui est fabriqué avec les excroissances de certaines coquilles de mer, notamment la Pinna squamosa ; cette opinion me paraît confirmée par le passage suivant d'Alestakhry (Xe siècle): «A une certaine époque de l'année, on voit accourir de la mer une bête qui se frotte contre certaines pierres sur la côte, et qui dépose une espèce de laine de la couleur de la soie, c'est-à-dire de la couleur de l'or. Cette laine est très rare, très estimée, et on n'en laisse rien perdre. On la recueille et elle sert à tisser des étoffes, qu'on teint maintenant de différentes couleurs. Les princes Ommyades (qui régnaient alors à Cordoue) se réservèrent l'usage de cette laine; ce n'est qu'en secret qu'on parvient à en distraire quelques portions. Une robe faite avec cette laine cotlte plus de mille pièces d'or». Reinand, à qui nous empruntons cette traduction (Géographie d'Aboulféda, II, II, p. 242, n. 1), indique que la bête qui accourt de la mer pour venir se frotter contre certaines pierres est la pinne marine, coquille qui s'attache aux pierres; mais, s'il est vrai que le Byssus était en effet fabriqué avec les filaments de la Pinna squamosa, il est clair, d'autre part, que, cette fabrication étant tenue secrète, une légende s'était formée qui attribuait l'origine des flocons recueillis sur les rochers du bord de la mer à une sorte de mouton marin qui était venu se frotter contre ces rochers; la tradition rapportée par Alestakhry me paraît donc fort bien rendre compte de l'expression «mouton aquatique»

    qu'on trouve pour la première fois dans ce texte du licou Han chou. — En

dissociant le mouton aquatique de l'agnus scythicus, nous ne voulons point dire par là que la légende de l'ag.zus scythicus soit inconnue des Chinois; c'est au contraire la littérature chinoise qui nous fournit le plus ancien témoignage relatif à cet animal fantastique; en

effet Tchang Cheou-fsie   .él tri , qui publia en 737 son commentaire sur les Mé-

moires historiques de Sseu-ma Ts'ien, cite (Mém. hist., chap. CXX III, p. 3 r') un passage

   Song y * '1    ti

du Ti won tche de Son Yin   ~   oh nous lisons ceci: «Au Nord

de Ts'in, dans un petit pays qui en dépend, il y a des agneaux qui naissent spontanément