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0042 Les pays d'Occident d'après le Heou Han Chou : vol.1
Les pays d'Occident d'après le Heou Han Chou : vol.1 / Page 42 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000292
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34   ED. CHAVANNES.   1$0

sortes. Les moeurs des habitants sont les suivantes. ils s'appliquent aux travaux agricoles; ils plantent en grande quantité le mûrier du ver à soie 1); ils se rasent tous la tête, mais leurs vêtements sont ornés et brodés. (Le roi) monte sur un petit char qui a une caisse de couleur noire et qui est surmonté d'un dais blanc 2); quand il sort et qu'il rentre, on frappe le tambour et on dresse des bannières et des étendards. La ville où il réside a plus de cent li de tour; dans cette ville il y a cinq palais qui sont distants respectivement les uns des autres de dix li; dans les salles de ces palais, toutes les colonnes sont faites en cristal de roche; il en est de même des ustensiles de table. Le roi se transporte chaque jour dans un de ces palais pour y entendre les affaires (dont on a à l'entretenir); au bout de cinq jours il a donc fait la tournée complète (de ces palais). Un homme porteur d'un sac est constamment

Hirth (China and the Roman Orient, p. 40) avait d'abord traduit : «The people are much bent on agriculture, and practice the planting of trees and the rearing of silk-worms». Mais, plus tard (Syrisch-chinesische Beziehungen, p. 441), il a expliqué ces mots comme signifiant simplement : «la population est adonnée à l'agriculture et plante beaucoup de mûriers». La raison de cette modification dans l'interprétation du passage se laisse apercevoir; les Romains du deuxième siècle de notre ère ignoraient l'art d'élever les vers à soie et faisaient venir de Chine à grand prix les tissus de soie; la remarque de l'historien doit donc simplement signifier que les gens du pays de Ta Ts'in plantent en grande quantité des mûriers qui ne sont autre que le mûrier du ver à soie, c'est-à-dire le mûrier qui, en Chine, sert à élever les vers à soie. Il est vrai que cette explication ne peut plus se concilier avec le passage du Wei lio

Aitcorrespondant àcelui-ci:   ~j.   o   ~~,:~ u   ,l Li 0

Ce passage ne me paraît guère pouvoir être traduit autrement que comme

suit : «Les moeurs des habitants sont les suivantes: ils font de l'agriculture et plantent les cinq sortes de céréales; comme animaux domestiques ils ont des chevaux, des ânes, des chameaux; ils cultivent le mûrier et élèvent le ver à soie». Mais il est évident que ce témoignage vraisemblablement erronné peut s'expliquer par une modification que Tu Houan, auteur du Wei lie, aura fait subir, inconsciemment peut-être, aux textes plus anciens qu'il compilait.

2) Le mot   l ne paraît être ici l'équivalent du mot   Quant au mot

il doit désigner le char lui-même ou la caisse du char par opposition au mot k qui désigne le dais placé au-dessus du char.