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0135 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3 / Page 135 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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TSA PAO TSANG KING (No 418)   121.

rien sur quoi il ne fût instruit ; il disait que, pour son savoir, il ne pouvait avoir aucun rival. Il demanda donc à ses ministres : « Y a-t-il un homme sage et habile à discuter qui, consulté sur des questions douteuses, soit capable de me répondre ? » Or, un des ministres entretenait depuis quelque temps dans sa demeure un vieux bhiksu qui, menait une vie pure mais qui n'avait pas 'cependant des connaissances étendues. (Ce vieux bhiksuy étant venu causer avec le roi, celui-ci .lui demanda : « Ceux qui 'obtiennent la sagesse, l'obtiennent-ils 'en. restant dans le monde ou en sortant dù monde ». Le vieux bhiksu répondit alors : « Dans les deux conditions on peut l'obtenir. » « Si on peut l'obtenir dans les deux conditions, répliqua le roi, à quoi sert de sortir du monde ? » Le vieux bhiksu fut aussitôt réduit au silence et ne sut que répondre. Le roi Nan-l'o (Ménandre) n'en devint que plus arrogant.

En ce temps, ses ministres dirent au roi : « Na-k'ia-sseuna (Nâgasena) a une sagesse qui l'emporte sur le commun des hommes ; il est actuellement dans les montagnes. Alors le roi, voulant le mettre à l'épreuve, lui envoya un messager porteur d'un vase 4e lait fermenté qui était plein jusqu'aux bords ; le roi voulait signifier par là : « Ma sagesse est complète ; qui pourrait y rien ajouter ? Quand Na-k'ia-sseu-na (Nâgasena) eut reçu le vase, il comprit quel. était le sens (de cet envoi) ; il recueillit parmi ses disciples cinq cents aiguilles qu'il enfonça dans le lait fermenté sans que celui-ci débordât ; puis, il renvoya (le tout) au_ roi. Quand le roi. l'eut reçu, il comprit quelle avait été sa pensée et dépêcha aussitôt un messager pour inviter Na-k'ia-sseu-na (Nâgasena) à venir ; celui-ci se rendit à l'ordre du roi. Na-k'ia-sseu-na (Nâgasena) était de haute stature, et, comme il avait emmené avec lui tous ses disciples, il émergeait singulièrement de leur foule. Le roi était pénétré d'arrogance ; sous le prétexte d'aller à la chasse, il fit en sorte de le rencontrer sur la