National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0360 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3 / Page 360 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000294
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

31()   SÛTRAS DIVERS (N0 4f)J)

il prit patience et accorda ce qui lui était demandé ; il chargea donc un serviteur eunuque de l'introduire auprès de la reine-mère.

Ki -yu (Jîvaka) dit à la reine-mère : « La maladie du roi peut être soignée : mais maintenant il faut composer le remède, et, comme il faut n'en révéler que secrètement la. recette et ne pas la divulguer, il importe d'écarter les assistants. » La reine-mère fit donc partir les serviteurs eunuques. K'i-yu (Jtvaka) dit alors à la reine-mère : « En examinant la maladie du roi, j'ai reconnu que le sang et le souffle de son corps étaient entièrement empoisonnés par un serpent ; il semble qu'il y ait là quelque chose de non-humain. De qui exactement le roi est-il le fils ? 0 reine-mère, dites-moi la vérité et je pourrai le guérir ; si vous ne me la dites pas, le roi ne pourra jamais se rétablir. » La reine-mère lui dit : « Autrefois je me trouvais dans la salle aux colonnes d'or et je m'étais couchée en plein jour; soudain un être vint et se posa sur moi ; j'étais alors comme hébétée, dans un état intermédiaire entre le rêve et la veille et il me semblait que j'avais un cauchemar; j'eus des relations sexuelles avec cet être et soudain je m'éveillai ; je vis alors un grand serpent, long de plus de trente pieds qui s'éloignait de dessus moi (1) ; puis je m'aperçus que j'étais enceinte ; le roi est certainement le fils de ce serpent. J'étais honteuse de cette aventure, et c'est pourquoi je n'en

(1) D'après le texte analysé par HARDY (Manual of Buddhism, p. 244), le père du roi aurait été un scorpion. La tradition qui veut lue le père du roi ait été un serpent paraît être plus ancienne; elle rappelle la légende relative à Alexandre le Grand que sa mère Olympias croyait avoir conçu sous l'influence d'un serpent (SCHIEFNER, Mémoires de l'Ac. des Sciences de St-Pétersbourg, t, XXII. n° 7, p. IV, n. 2). On la retrouve d'ailleurs en Chine où la mère du futur empereur Kao-lsou, fondateur de la dynastie des Han en 208 avant J.-C., devint enceinte après qu'un dragon fut monté sur son corps pendant son sommeil; Kao-tsou fut considéré comme le fils de l'Empereur rouge qui s'était manifesté sous la forme d'un serpent ét c'est pourquoi, dit-on, il put triompher d'un autre serpent qui étaitl'Empereur blanc, représentant de la dynastie des Ts'in (cf. SSEU-MA TS'IEN, trad. fr., t. II, pp. 325 et 321).