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0156 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3 / Page 156 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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142   TtiA P.\O TS ‘NG KING (No 422)

mari dit avec satisfaction à sa femme : « Par les soins dont vous vous êtes présentement acquittés, vous avez pu Vous montrer une épouse douée de piété filiale ; si nia mère prolonge sa vieillesse, c'est grâce à vos efforts. » Sa femme lui répondit : « Maintenant, je n'ai fait que donner à votre mère des soins de ce monde et ce que je lui ai fourni pour son entretien n'est que peu de chose. Si elle pouvait obtenir les offrandes qui conviennent à une devî, je serais au comble de mes voeux. N'existe-t-il pas quelque moyen merveilleux par lequel elle parviendrait à naître dans la condition de devî ? » Son mari répliqua : « D'après les recettes des brahmanes, c'est en accomplissant des actes tels que celui de se précipiter du haut d'une paroi de rocher, ou de se jeter dans le feu, ou de brûler son corps avec les cinq sortes d'ardeurs, qu'on peut naître en qualité de deva. » La femme dit alors à son mari : « S'il y a de telles recettes, ma belle-mère pourra naître en qualité de devî et recevoir des offrandes qui lui vien(dront spontanément. Pourquoi serait-il nécessaire de déployer une application continuelle pour qu'elle reçoive 1.!s offrandes de ce monde ? » Quand elle eut ainsi parlé, son mari la crut.

Tous deux alors disposèrent dans la campagne une grande fosse de feu ét y accumulèrent des branchages afin d'y faire une fournaise ardente. Puis, auprès de cette fosse ils préparèrent une grande réunion. Ils y emmenèrent en la soutenant leur vieille mère ; ils y convoquèrent tous leurs parents ; une multitude de brahmanes vint aussi au lieu de réunion. On battit du tambour, on fit de la musique, on joua des instruments à cordes et .on chanta ; quand les réjouissances eurent duré tout le jour, les invités s'en allèrent ; le mari et la femme restèrent seuls avec leur mère ; ils l'amenèrent alors auprès de la fosse de feu et la poussèrent dedans, puis ils s'enfuirent sans regarder en arrière.