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0386 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3 / Page 386 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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72   SUTRAS DIVERS (N° 500)

tentures ; vous buvez et mangez des aliments doux et exquis et vous avez tout ce que désire votre bouche ; or, dans la montagne, votre couche sera faite de pousses de plantes, votre nourriture consistera en fruits.; comment pourriez-vous vous y plaire ? En outre, il y a fréquemment là du vent, de la pluie, des coups de tonnerre, des éclairs, des brouillards, de la rosée, qui font se hérisser le poil des hommes ; quand il y fait froid, le froid est extrême ; quand il y fait chaud, la chaleur est intense ; parmi les arbres on ne saurait trouver un abri où s'arrêter. Ajoutez que le sol est couvert de chardons, de cailloux aigus et d'insectes venimeux ; comment pourriez-vous supporter tout cela ? » Mari-lch'e (Madri) dit : « A quoi me servent les étoffes fines et souples, les tentures, les boissons et les aliments doux et exquis, si je dois être séparée de vous, ô prince ? Je ne pourrai jamais m'éloigner de vous. Dans les circonstances présentes, je dois partir avec vous. Le roi a pour insigne son étendard ; le feu a pour insigne sa fumée ; une épouse a pour insigne son mari. C'est sur vous seul que je m'appuie; vous êtes pour moi le Ciel. Au temps où vous étiez dans le royaume occupé à faire des libéralités aux gens venus des quatre directions de l'espace, je participais avec vous à cette oeuvre charitable ; maintenant, quand vous serez parti au loin, si un homme vient me demander l'aumône, que pourrai-je lui répondre ? Au moment où j'apprendrais que des gens sont venus pour vous implorer, j'en mourrais sans doute d'émotion. » Le prince héritier lui dit :

Je me plais à faire des libéralités et à ne pas m'opposer aux désirs qui me sont exprimés ; si quelqu'un vient me demander mon fils et exiger ma fille, je ne pourrai me dispenser de les donner. Si vous n'approuvez pas mes paroles, vous troublerez mes sentiments excellents ; mieux vaut alors que vous ne partiez pas. » Man-lch'e (Madri) répliqua : « Je consens à approuver sans regret toutes les libéralités qu'il vous plaira de faire ; il n'y eut jamais personne dans