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0250 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3 / Page 250 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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236   KING LU YI SIANG (N' 4 3)

n'ai jamais trouvé fruits ni eau pareils à ceci. » Les femmes lui dirent : « Nous pratiquons le bien de tout notre coeur ; c'est pourquoi le ciel exauce nos désirs et nous trouvons ces fruits et cette eau. » L'ermite demanda aux femmes : « D'où vient que la couleur (le votre peau est si luisante et si fraîche ? » Elles répondirent : « C'est parce que nous mangeons toujours de ces bons fruits et buvons de cette eau excellente. » L'ermite reprit : « Pourquoi ne vous installez-vous pas à demeure ici ? » Elles répondirent : « Nous pouvons bien demeurer ici. » Les femmes l'invitèrent à se baigner avec elles; les mains des femmes lui faisaient de légers attouchements et son coeur ému conçut des désirs luxurieux. Il perdit aussitôt ses pénétrations surnaturelles et le ciel fit tomber une grande pluie pendant sept jours et sept nuits. (La courtisane) lui permit de se livrer aux plaisirs, de boire et de manger pendant sept jours.

Au bout de ce temps, le vin et les vivres furent entière-, ment épuisés et on leur substitua de l'eau de la montagne et des fruits des arbres ; mais le goût n'en était point agréable et (l'ermite) réclama les aliments qu'on lui donnait auparavant. (La courtisane) répondit : « Il n'y en a plus ; allons maintenant en prendre ensemble ; non loin d'ici il y a un endroit où on peut en trouver. — Comme il vous plaira », dit l'ermite. Ils partirent donc ensemble ; non loin de la ville, la femme se coucha par terre en disant : « Je suis à bout de forces et ne puis plus marcher. » L'ermite lui répondit : « Si vous ne pouvez plus marcher, montez à califourchon sur mon cou, je vous porterai. »

La femme avait au préalable envoyé une lettre pour avertir le roi, disant : « O roi, sortez un instant, vous verrez ce que peut ma sagesse. » Le roi vit ce spectacle et demanda (à la courtisane) : « Comment y êtes-vous parvenue ? » Elle dit : « Par la force de mes artifices, il n'est