National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
| |||||||||
|
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 |
---44.( 86
au sujet des moyens (l'habileté excellente de la sagesse, et du
progrès et de l'arrêt selon les règles imposantes, ils s'y con-
forment de point en point dans leur conduite; ils n'osent pas
y rien changer et ne se cantonnent pas dans leurs propres
opinions. 2° Ils se plaisent toujours a habiter harmonieuse-
ment en compagnie de la multitude [des fideles ] ; ils ne sou-
haitent pas demeurer á part et nourrir chacun des projets
différents. 3° Leur coeur uniforme est en. harmonie [avec celui
d'autrui] ; à cause de cette harmonie , les aumônes qu'ils reçoivent,
ils en font une oeuvre méritoire à l'usage de tous. h° Ils ob-
tiennent constamment que les Auditeurs('), avec respect, leur
fassent des offrandes, et avec amour les louent. 5° Ils se plai-
,,
;Ir,
de Karabalgasoun, le titre qu'on retrouve , donné à A-io-pen , dans l'inscription nestorienne de Si-ngan-fou, et l'identifie au titre de ccpape de Chine» qu'aurait porté Adam, l'auteur de l'inscription. Mais ce soi-disant ccpape de Chine», comme l'a montré le P. Heller (Das nestorianische Denkmal, p. 42-43, 6i, 62), n'a jamais existé. De plus, l'inscription de Si-ngan-fou porte fa-tchou
et J ;' ta-fa-tchou, cc chef de la religion» et ccgrand chef de la religion»,
mais non pas, comme le dit Schlegel, a roi de la religion» (cf. HAVRET, Stèle chrétienne, I, p. xLly, LXXI ). Dans le corps même de l'inscription, ii s'agit seulement d'un titre conféré en Chine par l'empereur au religieux A-lo-pen, mais non pas de celui porté par le patriarche nestorien. Toutefois, à la fm de l'inscription, il est question du cc religieux chef de la religion Ş $ Ning-chou», qui ccdirige les assemblées brillantes de la région orientale», et dans lequel on a vu le patriarche nestorien Mar Hnaniso mentionné par la partie syriaque; c'est possible, mais il y a à cette solution des difficultés qui n'ont pas été examinées, et la question méritera d'être reprise. Dans le petit texte nestorien intitulé Éloge de la Sainte Trinité, aujourd'hui conservé à la Bibliothèque nationale, les prophètes, les apôtres et les évangélistes sont uniformément appelés fa-~vang, cc rois de la religion».
(1) t'ing-tchö. Le mot a ici sa valeur technique. Cf. SAINT AUGUSTIN,
Epistularum, cl. VII, n° ccxxxvi, écl. Migne, t. XXXVI, col. i o33 : ccAuditores autem qui appellantur apud eos, et carnibus vescuntur, et agros colunt, et, si voluerunt, uxores habent; quorum nihil faciunt qui vocantur Electi.» Les textes pehlvi de Tourfan appellent les Auditeurs nigősâg (ou niyôsåg) [ cf. MŰLLER, Handschr. , 32 , 5 4 , 85 , 8 6 , et SALEMANN , Manich. Stud. , p. 97]; dans les textes turcs, le mot a passé sous la forme niyosak (cf. VON LE COQ, Khuastuanift, P- 291, 298).
■
|
Copyright (C) 2003-2019 National Institute of Informatics and The Toyo Bunko. All Rights Reserved.