National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
| |||||||||
|
Un traité manichéen retrouvé en Chine : vol.1 |
[319] .4Ş.( 281 )
la suspicion dont il était l'objet le contraignit á se dissimuler.
Ii dut se donner parfois les dehors du taoïsme ou du boud -
dhisme; les religions puissantes qui l'entouraient ne furent
chez les Arabes en 1 o o 3. On lit dans le Song che (chap. 490, fol. 8 r°) : n La sixième année [ hien p'ing ] (1 o o 3) , [les Ta-che (Arabes)] envoyèrent encore P'o-lo-k'in-san-mo-ni et autres apporter en tribut des produits de leur pays. Moni et autres furent reçus dans le Tch'ong-tcheng-tien ; ils offrirent à l'empereur de vraies perles, et dirent que, [depuis] qu'ils avaient quitté leur pays, ils avaient chaque jour le sincère désir d'obtenir de contempler le visage auguste, et qu'en offrant ces [perles], ils demandaient qu'il ne leur fût pas donné de présents en retour. Tchen-tsong ne voulut pas faire violence à leur sentiment. Il attendit [ le moment de] leur départ, et avec bonté leur fit les dons les plus
généreux,' DA] ~ . " ~] ~ ; ~ E 3g rt
o stviett, o * Ant tt o p ee
I ä A1'4 erA o Sk /L* Io 114 o
T; „, o It à ~ f Jîl , 1, o La venue de l'ambas-
sade est également mentionnée, sans aucun détail, au chapitre 7, fol. t v°. Toute la difficulté réside dans P'o - lo - k'in - san - mo - ni. Bretschneider, qui signala ce texte en 1871 ( On the knowledge possessed by the ancient Chinese of the Arabs , p. 15.) , intervertit deux caractères ( par inadvertance, semble-t-il) et lut P'o-k'in-lo-san-mo-ni; dans les trois derniers caractères, il crut voir le nom des a Samanides ... qui avaient leur capitale à Boukhara». M. Hirth, en 1894 (T'oung Pao, V, supplément, p. 31), rapprocha du Song che un texte parallèle du Tchou fan tche de Tchao Jou-koua où, au lieu de r. P'o-lo-k'in-sanmo-ni et autres», on a simplement cc i\io-ni et autres'', il vit dans Mo-ni des manichéens, et traduisit le texte du Song che par octrois (san) manichéens (moni) dont P'o-lo-k'in». Tout en donnant alors une autre valeur au nom des mo-ni, c'est de la même façon que l'un de nous interpréta ce même passage en 1 897 (CHAVANNES, Le nestorianisme, p. 78). Quelques mois plus tard, Devéria (Musulmans, p. 1177) contestait ces traductions pour des raisons de syntaxe et croyait pouvoir rétablir un original a Balkin Samâni et autres». Enfin, dans leur traduction toute récente du Tchou fan tche (Chau Ju-k ua , p. 118, 123), MM. Hirth et Rockhill adoptent cc Ma-ni et autres' dans le texte de Tchao Jou-koua, et ccP'o-lo-k'in, San-ma-ni et autres', pour le texte du Song che. Le Balkin Samäni de Devéria est sûrement inexact; Balkin n'est pas
t attesté, et le mot k'in, au moins jusqu'au xive siècle, s'est prononcé avec m
final et non n. 11 est bien évident par contre que si nous n'avions que la forme de Tchao Jou-koua , nous traduirions sans hésiter mo-ni par manichéens. Seulement la leçon du Song che donne à réfléchir. Les objections grammaticales de Devéria, sans avoir une valeur absolue, sont très sérieuses. Le mot san se rencontre en transcription, et il se prononçait alors *sam; autrement dit , sa
Sil
20
MM. CHAVANNES ET Pr.LLIOT.
|
Copyright (C) 2003-2019 National Institute of Informatics and The Toyo Bunko. All Rights Reserved.