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0053 L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2
L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2 / Page 53 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000285
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NAGAS ET SUPARNAS.   29

eux payent au Buddha le tribut de leurs éloges et viennent mettre son recours en lui, tandis que la méchanceté des pires provoque l'intervention du Bienheureux.

Le trait le plus curieux est que sur nos bas-reliefs leur forme n'est pas moins variée que ne l'est dans les textes leur caractère, et qu'elle semble même se modeler quelque peu d'après lui. Aux «mauvais ndgas n, ainsi expressément désignés, on donne la forme purement animale (fig. 224-227) : et cette simple constatation coupe court à toute velléité (cf. plus haut, II, p. 21) de spécialiser dans l'acception de reptiles «noirs et venimeux') le terme de mahoraga. Nous étions d'ailleurs prêt à affirmer que l'école du Nord-Ouest n'avait jamais prêté à ses serpents proprement dits les têtes multiples dont les gratifie si libéralement l'Inde centrale (fig. 2 2 8 et 4 6 6) quand les fouilles de Sahri-Bahlol ont justement mis au jour, sur une version nouvelle de la visite d'Elâpatra au Bienheureux ('), un serpent polycéphale (fig. 317). Sur d'autres répliques, au contraire, nous avons vu cet Elâpatra et sa Nâgi prendre un aspect purement anthropomorphique pour demander la protection du Maître (fig. 251 a). Sur la pierre il est impossible de deviner si, comme le voulait et le veut encore la croyance populaire du Kaçmir, on reconnaissait néanmoins sa véritable nature «à son chignon tout dégouttant d'eau» (2). Mais le plus souvent, comme Kâlika (fig. 191E-196), et Apalâla (fig. 270-275), ils gardent jusque sous la forme humaine un indice de leur condition repti-

0) 'Pelle est du moins l'interprétation que nous proposons pour cette scène. Ici, comme à Barhut (pl. XIV), Elâpatra se présenterait au Buddha d'abord sous une forme animale et polycéphale, puis (à la gauche du panneau) sous une forme humaine à chaperon de cobras ; des moines. des fidèles laïques et un curieux Vajrapâni paré d'une peau de lion complètent le tableau. — Pour les serpents polycéphales de l'Inde, cf. ici même fig. 2 2 8 et

466, et pour ceux de l'Asie Centrale A. GRUNWEDEL, Altb. Kult. Turlc., fig. 41. Nous réservons enfin pour l'iconographie du Buddha la question de ses images assises sur les replis et abritées par le chaperon du serpent Mucilinda (cf. I , p. 414).

12) Rdjatarangiei, i, 220 ; d'après le Divydvaddna, p. 346, c'est de leurs mains que suinterait l'eau; d'après CHAVANNES, Cinq cents Contes, n° 24o, t. II, p. 200, ce serait de leurs pieds.