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L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2 |
LA FÉE AUX ENFANTS. 131
c froide n Çttalâ. Seulement il y a beau temps que, de fléau redouté, elle s'est muée en divinité secourable. En vertu d'un raisonnement que la logique ne connaît pas, mais qui fleurit universellement dans le folk-lore , toute influence, maléfique ou bienfaisante, ne tarde pas à se doubler spontanément de son contraire. C'est l'éternelle histoire de la lance d'Achille , à la fois mortelle et salutaire. Quiconque , saint ou génie, passe pour guérir une maladie, devient bien vite suspect d'en être le propagateur : inversement, qui provoque le mal doit disposer du remède : c Puisse-t-elle , dit l'inscription (1) gravée sur la statue de la figure 377, guérir la petite vérole chez les enfants ! n Là ne s'arrêtent pas les exigences de la conscience populaire. Puisque cette redoutable déité a le pouvoir de ravir les enfants, c'est donc qu'elle peut en accorder. De fait, cette conclusion imprévue, mais irrésistible, nous est formellement confirmée aussi bien par Hivan-tsang que par Yi-tsang : c'est comme donneuse, et non pas comme dévoreuse d'enfants, qu'on l'adore (2). En style classique nous dirions que Lamie s'était métamorphosée en Lucine. Vous arrangerez cela comme vous pourrez . Une métamorphose si complète donne d'ailleurs à penser qu'il avait dô se produire quelque chose d'analogue dans le cas de son démoniaque partenaire. Les Yaksas de l'Inde, comme les nains de la mythologie germanique ou celtique, sont foncièrement des gardiens de trésors, et c'est avant tout un rôle de défense et de protection que leurs images assument de toute antiquité à la porte des sanctuaires. Nous ne serions nullement surpris que Pâncika eût commencé sa carrière, conformément à sa fonction naturelle, en qualité de geôlier jaloux des richesses avant d'en devenir le généreux dispensateur. Du moins l'hypothèse aurait l'avantage de nous
(') Cette inscription a été entièrement déchiffrée et traduite par M. A.-M. BOYER , B.E:F.E.-0., IV, 1904 , p. 684.
(') HIUAN-TSANG, Mém., I, p. i 20; Rec., I, p. i to; YI-TSING, Rec., p. 37. — Le
Hâritiputra nommé dans les inscriptions des Bhilsa Topes de CUNNINGHAM (p. 87 et 349) devait vraisemblablement son nom à la croyance de ses parents en l'efficace intercession de Hàriti.
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