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L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2 |
LE TYPE DU BUDDHA. 299
dans la langue des bouddhistes ce sens technique spécial — si spécialement bouddhique que, comme l'a fait remarquer M. Senart('), Varâhamihira s'est, gardé de le relever, non plus que celui d'd r zd , dans sa liste des a signes». Mais les textes indiens nous permettent de remonter plus haut encore. A prendre à la lettre ce qui précède, le Bodhisattva seul peut avoir un usnisa dans le sens propre du mot, puisque seul il porte turban; quand donc on nous parle de l'usnisa du Buddha, ne fût-ce qu'incidemment et pour dire que des rayons s'en échappent ou s'y résorbent(2), il y a lieu de penser que le terme est déjà pris dans sa nouvelle acception : nous doutons seulement qu'on le rencontre jamais dans un sûtra de beaucoup antérieur à notre ère. Sous cette seule réserve nous souscrivons pleinement à la conclusion de Burnouf : cc Quelle que puisse être l'origine de la signification spéciale donnée à mea, il est à peu près certain qu'elle appartient en propre au Bouddhisme et qu'elle est déjà ancienne ... » Nous voudrions seulement ajouter : «mais non pas plus ancienne que les statues».
Celles-ci ne seront pas plus tôt répandues dans l'usage qu'il en ira tout autrement. Aussi bien la personne du Buddha, source de toutes les règles monastiques, n'était-elle pas en passe de s'élever au-dessus de ces règles et même de revêtir, contre les termes exprès de sa propre doctrine, un caractère surnaturel (lokottara)? Les prescriptions du Vinava n'étaient plus faites pour un être aussi
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exceptionnel. A mesure que les générations prennent l'habitude de lui voir des cheveux bouclés, les textes postérieurs, non contents de s'y résigner, relèvent avec componction cet accroc à un article essentiel de la discipline monastique. Voici par exemple ce que le commentateur du Jâtaka trouve édifiant de nous conter, sans peut-être s'apercevoir qu'il écrit sous la dictée des monuments
(I) Loc. laud., Ire éd., p. 134; 2° éd., p. 111. (s) Divydvaddna, p. 69,1.7; le cliché doit titre relativement tardif. Voir encore | Lotus de la Bonne loi, éd., p. 467,1. 4; trad. BURNOUF, p. 273, et Lalita-vistara, p. 3, 1. 13 , d'autres mentions formelles de l'usnîsa du Buddha. |
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