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L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2 |
206 LES HAUTES CASTES.
On â déjà pressenti l'importance, au point de vue de l'iconographie bouddhique et de son histoire, de cette simple constatation. A deux reprises déjà nous avons eu l'occasion de montrer comment telles scènes légendaires recélaient la véritable interprétation des nombreux groupes formés par le Bienheureux entre deux acolytes laïques, et jusqu'ici classés sans distinction sous la rubrique : c Buddha entre deux Bodhisattvas". En fait, quand les trois personnages sont debout, nous avons reconnu qu'il s'agissait d'une c Descente du ciel n détachée de son décor légendaire (cf. I, p. 538539 et fig. 7 ou 76, en haut). Quand au contraire le Buddha est assis sur son trône accoutumé, nous avons de même rapporté à l'épisode de c l'Invitation à la prédication n jusqu'aux motifs décoratifs les plus stéréotypés (cf. I, p. 426 et fig. 2 15).11 nous reste à compléter l'analyse de ces prétendues «triades n sur un point important. Certaines stèles que nous n'avons étudiées jusqu'ici qu'au point de vue décoratif (fig. 76-79) et d'autres que leur caractère iconographique nous avait fait réserver pour le présent chapitre (fig. lto5-lto8), assoient le Buddha enseignant sur un lotus issant de forme caractéristique : et, à ce signe, nous sommes venus à reconnaître la forme définitive du c Grand Miracle de Çrâvastî n W. Or en cette occasion aussi, à en croire les textes, c Brahmâ se tenait du côté droit" et c Çakra, l'Indra des Dieux, du côté gauche n du Maître (2). De fait si, avertis comme nous le sommes à présent par la revue des scènes antérieures, nous regardons attentivement ces hauts-reliefs, nous constatons que les sculpteurs ont souligné par les procédés familiers à l'école
n'apercevons pas au Gandhâra les quatre têtes que l'iconographie postérieure prête régulièrement à Brahmâ, non plus que le troisième oeil frontal qui caractérisera plus tard Indra sur les miniatures médiévales (cf. Iconogr. bouddh., I, p. 205).
0) Voir, pour les détails, le J. A., janv.-fév. I go9.
(S) Divydvadâna, p. 162. — Cette conception se montre aussi envahissante que tenace ; dans la description du Mahâthûpa donnée par un texte singhalais et relativement tardif comme le Mahdvamsa (éd. GEIGER, XXX, 74), le Buddha au Bodhimanda est encore encadré entre Brahmâ et Indra.
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