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0242 L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2
L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2 / Page 242 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000285
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218   LES HAUTES CASTES.

des Çâkyas, fut de le prendre pour une sorte de sainte ampoule : cette conjecture est en complet désaccord avec les rites des Indiens, chez qui l'abhiseka ou sacre royal n'est pas fait d'une onction d'huile, mais d'une copieuse douche d'eau claire ('). Une autre hypothèse, fondée sur l'analogie des vases d'ambroisie que portent les divinités de Sânchi (2), ne nous parait pas davantage trouver ici son application, puisque nous n'avons pas affaire à un dieu. Heureusement les usages de l'école parlent assez haut et clair pour nous tirer d'incertitude. Ce flacon symbolique, tantôt pansu et lourd à l'indienne, tantôt effilé à la grecque, nous le voyons constamment à la main de Brahmâ (fig. 155, ho 6, 407) et des ascètes brahmaniques, jeunes et vieux (fig. 139-141, 151, 43o-433). Quelque élégant qu'il puisse être, ce n'est jamais qu'un kamandalu, le vase où le religieux doit conserver son eau, s'il veut boire; car, consentirait-il lui-même à emprunter celui d'un autre qu'il ne trouverait pas un Hindou de caste pour lui prêter le sien (cf. p. 245). Seul ustensile absolument indispensable que le parivrdjaka, en renonçant à tous les biens de ce monde, emporte encore avec lui, on conçoit que ce flacon soit devenu et resté l'emblème caractéristique de celui qui a embrassé la vie contemplative. Dans la main du Bodhisattva princier, s'il a un sens, il fait apparemment pressentir sa future entrée en religion : dans celle du brahmacdrin il signifie sûrement que celui-ci a déjà prononcé ses voeux de jeune clerc.

Mais si ce détail, qui remonte jusqu'à l'aurore du Bodhisattva, est bon à retenir, il va de soi que, de toutes ses incarnations, la plus importante aux yeux des fidèles est la dernière, celle où, né dans la noble maison des Çâkyas, il reçut le nom de Siddhârtha, c'est-à-dire Prospère. Bien souvent nous l'avons déjà rencontré dans tous ses atours de prince royal, tantôt la tête nue à l'intérieur

(') Voyez Ajantd, pl. 7 et 75. Cette coutume indienne a encore été observée au Cambodge lors du sacre du roi actuellement régnant.

(2) Cf. R. Hist. Relit., t. XXX, 1894, p. 353; Porte orientale de Sdnchi (Bibl.de vulgarisation du Musée Guimet, t. XXXIV), p. 200, et ici même, I, p. 281-283.