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0380 L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2
L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2 / Page 380 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000285
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356   REVUE GÉNÉRALE DES IMAGES.

sons chez nos statues tous ces signes caractéristiques, c'est autant affaire de prit que de race : les deux influences se mêlent inextricablement. Ce n'est d'ailleurs ni le lieu ni l'instant d'exagérer l'importance de cet ordre de considérations. C'est à d'autres époques et en d'autres régions qu'il conviendra surtout de s'en souvenir, quand il s'agira par exemple de défendre contre les critiques européens l'extrême mollesse de lignes des idoles indiennes et javanaises postérieures ('). A propos de nos images gandhâriennes, leur principal intérêt est de nous renseigner exactement sur le genre de concessions que des sculpteurs, apparemment nourris dans le culte du muscle et l'admiration traditionnelle de l'athlète grec, ont pu avoir à faire aux préjugés esthétiques comme aux caractères somatiques de leurs nouveaux clients : il ne sied d'en user que dans la mesure, déjà appréciable, où ces statues trahissent un commencement d'acclimatation au pays et d'adaptation au goût local.

Ce qui est vrai des corps ne l'est pas moins des visages, avec cette circonstance plus favorable que chez tous nos personnages ceux-ci-sé voient à découvert, alors que ceux-là se dérobent le plus souvent sous les draperies. Quand nous lisons dans les cclistes des signes» que le héros indien a, par définition, le front large et uni, les sourcils réguliers, de grands yeux longs, un nez proéminent, des joues pleines et une mâchoire de lion (2), nous nous trouvons d'avarice dispensés de faire la description des faces de nos Buddhas et de nos Bodhisattvas. La dernière expression surtout mérite d'être relevée : car, s'il est une particularité constante et, à nos yeux, un

etc. , et, d'une façon générale, l'idéal de beauté crà jointures invisibles', (adissamdna-samdhi) du Mahdvamsa, y, 59.

(') Nous aurons à revenir sur ce point à la fin du paragraphe 2 du chapitre xviii. — Veut-on, pour préciser les idées, un autre exemple topique: la lecture de la comparaison inattendue de la jambe humaine avec celle du roi des antilopes noires» (vingt-

cinquième signe) ne nous aidera pas moins que l'observation directe de la nature à comprendre que les Indiens aient pu trouver élégante l'excessive indigence des mollets chez les personnages de l'ancienne école (fig. 468 et suiv.).

(2) Simha-hanu glosé par p"ana ganga, K aux joues pleines'', dans Lalita-vistara, p. .1°5 , I. i8, et p. 107, I. 9.