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L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2 |
274 LES HORS CASTE.
En dépit de cette passagère défaillance, il est resté pour tous les bouddhistes le a disciple bien-aimé (') r. Loin de faire la moindre
objection à cet engouement des générations postérieures, nous ne songeons qu'à nous en autoriser pour justifier à son tour l'attention spéciale dont il bénéficie dans l'école du Gandhâra.
Nous avons déjà rencontré au moins deux bas-reliefs(2) consacrés à ses aventures personnelles (fig. 249 et 25o). Nous sommes très
fortement tentés d'en ajouter un troisième : car rien ne serait plus
attendu qu'une représentation de l'important épisode de la fondation de l'ordre des nonnes. Sur la figure 443 le Maître se trouve-
rait encadré entre sa tante Mahâprajapatî et son cousin Ananda,
et celui-ci appuyerait les revendications de celle-là. L'essence de l'arbre qui abrite le Bienheureux s'oppose en effet à ce que nous
considérions ce tableau comme une variante de la donation d'Âmra-
pâli (cf. fig. 244-245); et puis l'attitude du moine, seul debout en avant de ses confrères assis, prouve assez clairement qu'il joue un
rôle actif dans la scène. Mais d'autre part les textes nous avertissent
que, le jour où le Maître se laissa enfin arracher son consentement, sa mère adoptive et ses compagnes s'étaient présentées à lui la tête
rasée et déjà revêtues de l'habit monastiquee3). Il faudrait donc admettre ou bien qu'Ânanda était déjà intervenu de sa personne lors de la première et vaine requête de Mahâprajâpatî, ou, plus simplement, que l'artiste s'est refusé à dépouiller d'avance les futures pénitentes de leurs atours laïques. Il ne ménageait pas seulement ainsi un heureux contraste entre les deux moitiés, gauche et droite, de la composition : il évitait du même coup la confusion presque inévitable que la tonsure et l'identité du costume engendrent entre bhiksu et bhiksuni. Pour n'en citer qu'un exemple, ce
") Cf. Adh. LECLÉRE, Bouddhisme au Cambodge, p. 245 et suiv.
(2) Signalons encore dans l'A. S. I., Ann. Rep. 1909-10,p1. XVI b,un nouveau fragment exhumé â Sahri-Bahlol par M. le D° D. B. SPOONER, et qui semble combiner les
motifs de la Frayeur d'Ânanda" et de la «Mâtaiigî» — celle-ci reconnaissable aux deux cruches qu'elle porte au bout d'une corde sur une sorte de plateau.
(3) Cullavagga, X, 1; ROCKHILL, Life, p. 6o-62 , etc.
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