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0378 L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2
L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2 / Page 378 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000285
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354   REVUE GÉNÉRALE DES IMAGES.

peu convenable d'insister ; mais, une fois avertis, ce n'est plus seulement dans la pléthore des formes féminines que nous discernerons l'influence d'un milieu indien : nous croyons encore en saisir nettement une marque plus subtile dans la facture molle et grasse des torses et des visages de la plupart de nos personnages masculins.

Qu'il y ait là un trait directement emprunté à la nature et imposé aux sculpteurs par le simple usage de leurs yeux, c'est ce dont ne peut douter quiconque a visité l'Inde. D'une façon générale — et autant qu'il peut être question d'un type indien commun — il n'est guère de peuple à pousser plus loin, au moins parmi les bonnes castes, la finesse des attaches et la rondeur gracile des membres et du torse, quitte à les laisser promptement empâter par l'embonpoint chez les personnes opulentes ou sédentaires. Ces caractères ethniques sont indéniablement favorisés tant par le climat, à la fois ou tour à tour humide et chaud, que par la coutume si anciennement attestée du massage et des frictions huileuses ('). Quand nous devons noter ici la faible saillie des muscles et notamment des pectoraux, l'atténuation des angles aux genoux et aux coudes, les surfaces toujours lisses et les courbes toujours floues des membres et du tronc, il est impossible de savoir si ce sont nos statues ou leurs donateurs que nous décrivons, tant les uns etles autres présentent déjà cette absence de caractères virils, pour ne pas dire cet air efféminé que les gens d'Europe reprochent si volontiers à leurs n frères aryens» de l'Hindoustan. Aussi suffit-il après tout, pour expliquer l'allure nonchalante et la musculature indécise, voire même les formes grassouillettes de nombre de nos Bodhisattvas (cf. surtout fig. 41. 5), d'admettre que les artistes aient travaillé d'après ie modèle vivant. Il ne faut pourtant pas oublier un autre aspect de la question. Selon l'usage universel, les habitants de l'Inde s'étaient formé un idéal de beauté conçu à leur propre

(') STRABON (xv, 1, 54) rappelle le   (rpflas) et les strigiles d'ébène au moyen

goût des Indiens pour le massage   desquels É otCaal ovraa Tà o Accra.