National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
| |||||||||
|
L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2 |
LES RELIGIEUX. 263
double personnage, nous montrerons du doigt les traces qui en subsistent sur les bas-reliefs : comment par exemple Subhadra, même devenu moine, garde encore parfois la tête couverte (fig. 279 et 1i37) et comment le trépied presque constamment ouvert à côté de lui (fig. 277, 279, 281-282, 437) et une fois même fermé dans sa main gauche (fig. 2 8 4) , au lieu d'être, ainsi que nous l'avions d'abord pensé , un accessoire pittoresque ou tout au plus une allusion à la maladie du Maître, se découvre le laksana, ou signe de reconnaissance, du parivrdjaka converti. Peut-être même saisissons-nous dans cet attribut l'origine de la confusion qui s'est finalement introduite entre le parivrdjaka vêtu et I'djivaka nu : car il semble que les ascètes de cette dernière secte arboraient également comme insigne le triple bâton (1).
On trouvera peut-être ces explications fort embrouillées : c'est que les bas-reliefs le sont aussi, et nous ne pouvons compter cette fois encore que sur le hasard de nouvelles trouvailles pour achever de démêler les intentions ou de surprendre les étourderies de nos sculpteurs. La spécification même de l'ascète nu n'est pas aussi simple qu'on pourrait croire et varie selon les épisodes au gré des textes. L'absolue nudité n'était nullement le privilège des Âjtvakas, disciples du sophiste Maskarin Goçâlîputra; ils le partageaient avec ceux de Pûrana Kâçyapa et certaines sections au moins des Nirgranthas ou Jaïns, dont l'une porte toujours le nom significatif de Digambara. Peut-être même cette variété de religieux subsiste-t-elle dans les régions écartées de l'Inde. Il nous est difficile d'imaginer qu'ils aient pu être un objet d'édification. Pourtant Bernier, qui en a encore souvent vu a passer ainsi tout nus effrontément au milieu d'une grande bourgade n, convient qu'il admirait «comment les hommes, les femmes et les filles les regardaient indifféremment sans s'émouvoir non plus que quand on voit passer quelques ermites par nos rues, et comme les femmes leur portaient même l'aumône
(') Voyez D. R. BuÂNDAflKAR, Âjîvilca, dans Ind. Ant., décembre i91, p. ego.
|
Copyright (C) 2003-2019 National Institute of Informatics and The Toyo Bunko. All Rights Reserved.