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0410 L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2
L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2 / Page 410 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000285
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386   REVUE GÉNÉRALE DES IMAGES.

qui cherchent leur salut personnel dans le néant par les huit voies vertueuses, et les prétendus surhommes, qui ne tendent à rien moins, à travers les dix perfections, qu'à réaliser par leur propre illumination le salut des autres; mais que cette opposition entre leurs attitudes morales entraîne un contraste non moins radical dans l'aspect des lieux et objets de culte de leurs zélateurs respectifs, cela nous ne le voyons pas. Qu'ils crussent ou non à la théorie des n trois corps» mystiques du Bienheureux, de ces trois corps il n'y en avait qu'un, toujours le même, qui intéressât leurs imagiers. Ou encore ils pouvaient avoir un assortiment de noms plus riche les uns que les autres pour désigner leurs statues de Buddhas et de Bodhisattvas : cela n'empêchait pas les statues d'être pareilles. Ajoutez que rien non plus ne pouvait faire que, de part et d'autre, les mêmes superstitions populaires n'allassent leur train. Justement défiants des raisonnements a priori, passerons-nous à l'observation directe? Le résultat sera le même. Hinayânistes, nous dit-on , étaient en grande majorité (comme d'ailleurs les habitants du Gandhâra) ceux de la Sérinde septentrionale; ceux de la Sérinde méridionale étaient au contraire mahâyânistes 0): or, l'on ne découvre aucun changement notable dans le personnel iconographique en passant des planches de MM. Grünwedel et von Le Coq à celles de Sir Aurel Stein. Notre impression est que la différence de décoration entre un couvent du Grand ou du Petit Véhicule était et est restée longtemps beaucoup moins sensible que chez nous entre une église catholique ou réformée. A notre connaissance, il n'y a eu que trois états vraiment tranchés de l'iconographie du Bouddhisme : l'un, représenté par la plus ancienne école et caractérisé par l'absence de la figure du Maître; l'autre, le gandhârien, qui, gardant du premier les dieux, les génies et les fées, y a ajouté les Buddhas et Bodhisattvas; le troisième enfin, aussitôt dénoncé par l'irruption

(1) Cette opposition , signalée par HIUANTSANG entre les couvents de Koutcha et ceux de Khotan (Rec., I, p. ig, et II,

p. 309), est confirmée en ce qui concerne cette dernière ville par la relation antérieure de FA-HIEN (ch. III.