National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0392 L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2
L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2 / Page 392 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000285
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

368   REVUE GÉNÉRALE DES IMAGES.

divinités naturellement lumineuses, telles que la Lune ou le Soleil ('). Encore ne s'agit-il toujours que d'un entourage de pointes rayonnantes. Sous la forme d'un disque délimité par un simple filet, son emploi n'est devenu courant que sur les monnaies des Ku-sanas, et là, au lieu d'être réservé aux seules divinités, il encercle également le visage des rois (pl. V). A la vérité, ce dernier développement n'a rien qui doive nous surprendre. Il se peut, comme l'a supposé Cunningham, que ces rois barbares aient imité du protocole chinois leur titre de «fils du ciel,,, formulé en sanskrit par deva-putra(2). L'épithète de Osôs fut non moins naturellement empruntée par les Lagides aux Pharaons et par les Séleucides aux a grands rois') de Perse. Dans l'Inde même, où les raja sont les dieux de la terre comme les deva sont les rois du ciel, les deux termes sont trop synonymes pour que nous nous étonnions de voir le nimbe persister jusqu'autour de la tête des Guptas (pl. V, 21). Il ne fait en cela que persévérer dans son sens essentiel d'emblème de la divinité. C'est donc toujours ainsi que, sans faire la moindre violence à nos habitudes, il nous faut le comprendre sur les images que nous venons d'identifier au cours des précédents chapitres, qu'il s'agisse de simples génies males ou femelles (fig. 37o-373, 382-388), de dieux ou de Bodhisattvas (fig. 392 et suiv.), ou enfin et surtout de Buddhas.

Jamais d'ailleurs les circonstances ne sont plus propices qu'à propos de ces derniers pour montrer que cette graphie étrangère

n'est que la transcription de vieilles idées indigènes. De tout temps l'Inde a cru à ce rayonnement de majesté qui émane des êtres supérieurs. Qu'ils doivent cette propriété à leur caractère surnaturel, à leur naissance ou à leur sagesse , leur tejas les accom-

(') Quoi qu'en dise M. DROUIN, dans Revue numismatique, IV° série, t. V, 1901, p. 154-166 (trad. en anglais dans Indian Antiquary, XXXII, 1903, p. 43o et suiv.), les images de Jupiter et d'Hercule nous

paraissent simplement laurées ou couronnées (cf. p1. 1I1-IV).

(2) Cf. la note de M. DROUIN sur les Titres royaux chez les Indo-Scythes, dans J. A., avril 1899, p. 369.