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0108 L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2
L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2 / Page 108 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000285
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84   LES CASTES MOYENNES.

découvrir, pour peu qu'on y regarde de près, sous le manteau de la religion établie, quantité de superstitions plus ou moins orthodoxes. Surtout il n'est pas de pays qui ait plus consciemment érigé en principe le 'fait naturel que chacun se crée des dieux à la mesure de son esprit et de son coeur. Dans le passage même que nous venons de citer, l'oeil surnaturel du Buddha a bien perçu le mystère de celte constante adaptation entre le fidèle et l'objet de son adoration. Regardant construire la future capitale de l'Inde, il remarque que sur les sites où résident les plus hautes déités, elles déterminent les plus grands personnages à s'établir, tandis que les déités de moyenne ou de basse condition en font autant pour leurs humains congénères('). Ainsi en va-t-il toujours dans l'Inde : cc Telle foi, tel homme n, déclare la Bhagavad-Gîta (2). La réciproque n'est pas moins vraie : n Dis-moi qui tu es et je te dirai qui tu adores n, ou du moins serait-il possible de le deviner en gros; pour le détail des dévotions les plus répandues et de leurs objets, ce sera aux images conservées de nous l'apprendre.

Sur les fidèles eux-mêmes, il semble .à première vue que les documents doivent abonder. Dans presque toutes les scènes de la carrière du Bienheureux, en outre de ses deux appariteurs obligés, le Vajrapâni et le moine chargé de représenter la Communauté (3),

Mahdvaçga, vi, 28 , 7 et 8; lYlahd parinibbdna-sutta, 1, 26 et 28. De ces génies domestiques on peut encore rapprocher le Yaksa «gardien de maison», cité dans Une traduction chinoise de la Jdtaka-mdld (Il. H. R., XLVII, 1903, p. 318) , la devatd qui demeure au-dessus du quatrième porche de la maison d'Anâthapinelika dans le préambule du Jdtaka n° 4o, et le deva du monastère dans le Sûtrdlaùkdra, trad. HUBER, p.387-388, etc.

(2) xvII , 3. Yo yacchraddhah sa eva sah. Et le texte explique : «Les idéalistes (sdttvi/ca) adorent les dieux; les passionnés (rdjasa) , les génies (Yaksas et iUksa

sas) ; les âmes obscures (tdmasa) adorent les fantômes (Prêtas) et les mauvais esprits (Bhûtas).» On ne saurait plus clairement répartir entre les trois grandes catégories humaines les trois ordres de cultes. Nous ne ferons pas autre chose ci-dessous, cf. p. 102 et suiv.

(3) C'est cette constante association qui, dans l'article cité, II, p. 48, n. 1, a fait émettre à M. J. Ph. VOGEL l'hypothèse que dans cette triade Vajrapâni représentait le Dharma, la Doctrine : il nous est tout au plus apparu plus haut (p. 63 ) comme un futur Dharma pola ou Protecteur de la Loi.