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0344 L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2
L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2 / Page 344 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000285
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320   LES HORS CASTE.

C'est là en tout cas un détail qu'il sied de retenir, ne serait-ce que pour s'expliquer ces fresques d'Ajantâ qui drapent en fait les Buddhas dans des sang/4i blanches.

Buddha et Bodhisattva. — Cette sanghdti constitue à son tour la différence d'aspect la plus tranchée qui sépare le Bodhisattva du Buddha. Ii est facile de constater sur les figures 134, 457, etc., qui nous montrent les deux types côte à côte , à quel point ils voisinent en dépit d'une évidente recherche de la variété. Ôtez à l'un ses bijoux de grand seigneur ou débarrassez l'autre de son manteau monastique, et les voilà devenus pareils. Où la confusion Fourrait être surtout à craindre, c'est pendant la période de transition entre le départ de la maison et l'arrivée à l'illumination parfaite. Durant cet intervalle Siddhartha n'a déjà plus ses parures : niais tout de même il n'est pas encore le Çakya-muni. Ainsi s'explique, croyons-nous, le caractère ambigu de certaines statues originaires de Mathura, mais qu'on retrouve jusqu'à Çrâvastt et Bénarès. M. J. Ph. Vogel les a décrites excellemment en quatre mots : ce sont des Buddhas sans robe ou des Bodhisattvas sans ornements (1). -En fait ce sont des Bodhisattvas : des inscriptions l'assurent et l'absence de la sanghdti le prouve; mais leur tête rase et leurs parures absentes suggèrent invinciblement que les artistes de Mathurâ ont cherché à réaliser, à l'usage du Prédestiné en voie de transformation, un type intermédiaire entre le prince et le moinè. C'est là un scrupule dont, on le sait, les sculpteurs du Gandhara ne se sont jamais embarrassés. Ils passent sans transition du Bodhisattva paré comme une chasse au Buddha vêtu de l'habit régulier, et il en résulte que pendant six ou sept années de sa vie — à part l'instant fugitif où l'ont défiguré ses exploits ascétiques-

(') Cf. J. Ph. VOGEL, A. S. I., Ann. Rep. 1904-5, p. 78 et pl. XXVI; 19o5-6, p. 150; Cat. of" 11Îathurd, p. 38-39

et pl. III, 2; V. SMITH, Jliathurd, pi. LXXXVII, etc. Leur origine se reconnaît aussitôt à la nature de la pierre.