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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0063 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.3
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.3
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.3 / 63 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000197
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HISTOIRE MODERNE.   •   53

de l'Inde ou de la Russie ne se trouvaient pas alors à Khotan et l'on s'habillait ordinairement avec des étoffes indigènes. L'agriculture était dans un état misérable et la pauvreté générale avait amené un avilissement des prix tel que les paysans ne pouvaient plus vivre de leurs terres. L'impôt foncier avait été remplacé par une capitation lourde en elle-même et prélevée d'une manière oppressive. Les beks réclamaient le payement de plusieurs mois d'avance et exigeaient l'impôt avant l'échéance. Pour éviter cette tyrannie un certain nombre d'individus s'adressaient aux interprètes musulmans du préfet chinois, qui étaient alors de gros personnages, et qui, moyennant finances, leur accordaient leur protection et les faisaient exempter des taxes. D'autres se faisaient reconnaître comme protégés de l'aÁsalAl (consul) dé Kholand, qui était très puissant et avait une escorte considérable. Les sujets andidjanais étaient du reste plus nombreux qu'aujourd'hui. Étaient reconnus comme tels non seulement les gens originaires du khanat (le Kho, and, mais aussi leurs enfants nés à Khotan de mères indigènes, lesquels sont. maintenant sujets chinois. Enfin d'autres échappaient à l'oppression par la fuite. Les beks n'en exigeaient pas moins (les mingbàchis le montant total de la capitation à laquelle de nombreuses personnes s'étaient ainsi soustraites et les mingbàchis étaient obligés de contracter des dettes pour s'acquitter et de faire payer pour les absents et les privilégiés ceux qui restaient et n'étaient les clients de personne. On ne pouvait travailler en plein jour aux champs sans risquer de se voir happer au collet et sommer de payer l'impôt qu'on ne devait pas. Tous les paysans, qui n'allaient point se réfugier dans les villes, pensant y trouver un sort meilleur, cherchaient des consolations dans l'eau-de-vie et le

hachich.   .

Les témoins que j'ai cités plus haut en seconde ligne rapportent ainsi l'histoire de Habîboullah et leur récit est certainement plus rapproché de la vérité que celui du neveu (le l'ancien roi :

« Habîboullah était un moufti à qui sa piété et sa science avaient. acquis beaucoup d'autorité. Un Chinois, s'étant converti à la religion musulmane, s'était retiré chez lui. Recherché, il y fut trouvé et l'on