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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0094 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.3
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.3
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.3 / 94 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000197
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84   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

toutes faites et stéréotypées, chevilles, vers fortement scandés ét 'uniformes. Ces rhapsodies khotanaises nous permettent d'assister à la fin du xtxc siècle à la naissance d'un genre qui avait acquis il y a longtemps un développement splendide sous d'autres climats. Cette naissance est très humble et pour trouver quelque chose d'aussi humble au point de vue artistique, il faut descendre jusqu'å nos complaintes sur les assassins célèbres. Les chanteurs populaires disent ces Iouchak en s'accompagnant d'un rbab qui sert surtout å scander le vers. Ils chantent sur un rhytme simple, rapide, passionné, très monotone, qui ne manque point d'un certain agrément pour ceux que l'étrangeté n'effraye pas. Le vers employé offre une analogie remarquable avec notre alexandrin. Il est en somme fondé sur les mêmes principes sauf que le nombre des syllabes est différent ; il est aussi beaucoup plus rigoureux et moins souple, car il importe essentiellement au chanteur d'avoir à des intervalles réguliers des repos et des accentuations fortement marqués, de façon que sa mémoire puisse, machinalement et sans risque de se tromper, sauter de l'un h l'autre, de même qu'un oiseau saute de branche en branche. Le vers des loucha,• est tétramètre. Il est formé nécessairement de deux hémistiches de sept syllabes ; chaque hémistiche est coupé après la troisième ou la quatrième syllabe indifféremment par une césure qui ne doit jamais tomber au milieu d'On mot, mais qui peut tomber entre la racine et les particules agglutinantes. De cette façon il y a, comme dans notre, alexandrin, quatre accents toniques principaux : Ex.

Enfin pour être parfaits les vers doivent rimer deux par deux. La rime est d'autant meilleure qu'elle est plus riche, et pour cela, loin de reculer devant la répétition des mêmes mots, on la recherche autant que possible. Dans les Aóuchak composés à Khotan sur lé fils du Habîboullah Hàdji, ou ne s'est pas astreint h l'obligation de la rime. Les 'règles de versification, que je viens d'exposer sommairement et dont les indigènes n'ont point l'air de se douter, résultent très clairement de la diction des kouchaktchi; car ceux-ci n'ont pas encore l'idée que les vers