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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0136 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.3
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.3
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.3 / 136 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000197
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126   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA IIAUTE ASIE.

Dans les meilleures conditions cela peut durer trente ans. Une grande ville ainsi construite pouvait être brûlée ou détruite de fond en comble en quelques jours par des Barbares; en quelques heures elle peut être renversée par un de ces ouragans dont le souvenir est resté. Les eaux du ciel et de la terre, surtout autrefois qu'il y avait dans la haute Asie beaucoup plus d'eau que maintenant, auraient certainement pu balayer Khotan en une heure, si j'en juge par l'état du sol en certaines localités qui ont été le siège d'anciennes villes. Qu'on se représente un désastre de ce genre il y a 1,500 ans par exemple. Les indigènes qui ont survécu ou les envahisseurs ont utilisé les matériaux le bois sauvé, ils ont fouillé, pillé les objets de valeur. Il n'est resté, il ne devait rester que les débris plus lourds, des poteries sans valeur et brisées. Puis les vents ont recouvert le tout de couches de sable et, avec le temps, les vents ont remis quelquefois à découvert le sous-sol ravagé. Le passé, ce triste passé, c'est aussi l'avenir de ces contrées. Les oasis actuelles disparaîtront et il s'en reformera d'autres. Ce sera sans doute une transformation plutőt progressive que brusque, mais ces oasis seront de plus en plus petites, car il ne dépend pas de l'homme que les sources et la neige des hauts plateaux fournissent de moins en moins d'eau. »

Nous avons vu ailleurs que dans la période historique les changements avaient été beaucoup moins considérables que l'on ne se l'imagine communément, qu'il s'est produit de légers déplacements plutôt que des disparitions totales des centres habités, que les destructions ont été suivies de reconstructions, que les oasis d'aujourd'hui correspondent å peu de chose prés à celles d'autrefois, que quelques-unes d'entre elles (Tchertchen, par exemple) qui avaient disparu à certaines époques ont reparu depuis, qu'enfin les modifications qui ont eu lieu sont dues beaucoup moins au sable qu'à l'eau, å la diminution des sources et des neiges, faible dans la période historique, au rongement lent des berges des rivières, aux inondations qui ont raviné et dévasté plusieurs cantons.

Les quelques objets que nous avons rapportés des débris informes des vieilles villes du Turkestan chinois ont tous été trouvés et ramassés par