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0204 Le T'ai Chan : vol.1
The Tai Shan : vol.1
Le T'ai Chan : vol.1 / Page 204 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000293
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le fang-tchou fait face à la lune, il devient humide et cela

la lune les produit raquas sole devorante, luna pariente". Dans la Pharsale de Lucain (VI, 506), la lune maîtrisée par les enchantements d'une magicienne de Thessalie s'approche pour cracher sa salive sur les herbes préparées pour la recevoir.

Donec suppositas propior despumet in herbas. Voyez, pour plus de détails, Roscher, Über Selene und Verwandtes, p. 49 et p. 86.

Ce feu du soleil et cette eau de la lune sont d'une pureté absolues ; aussi les Chinois estimaient-ils qu'il importait d'en recueillir pour les usages rituels des sacrifices.

Les instruments au moyen desquels on obtenait du feu étaient le yang souei

t ( et le tsouan souei   }   i ce dernier, destiné aux usages domes-

tiques, produisait le feu par la friction d'une cheville de bois à l'intérieur d'une pièce de bois percée d'un trou; c'est de cet instrument que Houai-nan tseu dit (chap. XVII, p. 16 v0); „Quand on se sert du souei pour prendre le feu, si on opère avec trop de lenteur, on n'obtient rien ; si on opère trop vite, on ne réussit pas" comme cet appareil tirait le feu du bois on l'appe-

lait parfois le mou soueiit (commentaire de Xia Kong-yen au Tcheou li,

chap. XXXVI, à la fin). Quant au yang souei, qui était réservé aux usages religieux et qui est le seul dont nous ayons à nous occuper ici, il tirait le feu du soleil et c'est ce qu'exprime son nom qui signifie le souei du principe yang; c'était un miroir métallique. Pour produire de l'eau pure, on n'avait recours qu'à un seul instrument qui était disposé de manière à recueillir la rosée, c'est à dire l'humidité produite par la lune ; c'était aussi un miroir métallique qu'on appelait tantôt kien (= miroir), tantôt fang tchou, tantôt kien tchou (miroir tchou); c'est sans doute un objet de ce genre que portait le génie de bronze placé en i i 5 av. J.-C. par l'empereur Wou au sommet du belvédère .Po leang (cf. Sseu-ma Ts'ien, trad. fr., t. III, p. 471, n. 2). Ces deux sortes de miroirs sont souvent cités dans la littérature chinoise ; Houai-nan tseu (chap. VI, p. 2 v°) écrit cette phrase, reproduite plus tard par Wang rat' ong : »Le yang souei prend le feu au soleil ; le fang-tchou prend la rosée à la lune ;" le Tcheou li (article du sseu hivan, trad. Biot., t. II, p. 381) dit : „Le préposé à la lumière se sert du fou-souei pour prendre le feu pur au soleil ; il se sert du miroir (kien) pour prendre l'eau pure à la lune". Il semble donc bien établi que les instruments dont on se servait pour recueillir le feu du soleil et l'eau de la lune étaient deux sortes de miroirs métalliques. En l'année 666, cependant, le texte que nous traduisons en ce moment prouve qu'on proposa une autre explication des anciens usages ; comme on le lira plus loin, on avait éprouvé quelques insuccès en cherchant à recueillir de la rosée au moyen du miroir métallique; King Tcheng prétendit que la cause en était qu'on n'avait pas bien compris ce que disaient les textes antiques; un passage de Houai nan tseu, que je n'ai pas pu retrouver dans les oeuvres assez volumineuses de cet écrivain, semble en effet établir que le fang tchou n'était pas un miroir; d'après le commentateur Kao Yeou, c'était une huître