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0240 Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1
西突厥(テュルク)に関する文献 : vol.1
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 / 240 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000256
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OCR読み取り結果

 

 

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230   EDOUARD CHAVANNES.

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A proprement parler, ces Avares n'étaient, comme le fait remarquer Théophylacte (VII, 7), que des Pseudavares. Qu'étaient-ce donc d'abord que les véritables Avares? Le plus ancien texte relatif aux véritables Avares est celui de Priscus 1) dans lequel il est dit que, entre 461 et 465, les Avares chassèrent les Sabires qui, à leur tour, vinrent livrer bataille à d'autres peuples voisins de Byzance. Daprès Théophylacte Simocatta (VII, 7), les véritables Avares, qui étaient réputés la première des nations scythiques, furent vaincus par les Turcs et leurs débris se réfugièrent, les uns chez les habitants de la ville de Taugast, les autres chez les Moukri. Taugast, ou plus exactement Taugats, est le nom que les Turcs donnaient aux Chinois '); quant aux Moukri, ils sont vraisemblablement le peuple de race tongouse que les Chinois appelaient alors Mou-ki et qu'ils appelèrent plus tard Mo -ho 3).

Ces brèves indications tendent à faire identifier les véritables Avares avec les Joan-joan qui furent en effet de grands conquérants vers le milieu du V° siècle, qui étaient regardés comme les plus redoutables des peuples barbares de l'Asie, et qui enfin, après avoir été vaincus par les Turcs, se réfugièrent en partie, de 552 à 555, chez les Chinois gouvernés par la dynastie tongouse des Wei occidentaux 4).

Mais, à côté de ces Avares proprement dits, il en est d'autres qui ont pris indûment leur nom et qui l'ont porté à un haut degré de gloire puisqu'ils sont ces fameux Avares qui s'établirent en Hongrie et qui firent retentir la Gaule du bruit de leurs exploits jusqu'au jour où ils durent se

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«Le royaume des Mou-ki est

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  1. Ed. de Bonn, p. 158, lignes 1-12.

  2. K 1 a p r o th, Mém. relatifs à l'Asie, vol. III, p. 261-264, a étudié ce texte de ThéophyJacte et' a montré que «Taugas est évidement la Chine». Dans le Si yeou ki de Tch'any-tch'oen qui voyagea de 1221 à 1224, on lit que les habitants d'Almalik, près de Kouldja, appellent les

Chinois T'ao-hoa-che fj~   ~1. Les inscriptions de Koscho-Tsaïdam mentionnent les
Chinois sous le nom de Tabgatch (cf. 'I' h o m s e n, Inscriptions de l'Orkhon déchirées, p. 139). Mais l'origine de cette dénomination reste encore peu claire. Cf. aussi H i r th, Nachworte zur Inschrift des Tonjukuk, p. 35, n 1.

  1. L'orthographe Mou-ki %j~   apparaît dans le Pei che (chap. XCIV, p. 7 r°):

NJ A 4E o   1—J /   o

au nord du Kao-keou-li; ou l'appelle aussi Mo-ho».

  1. L'identification des véritables Avares avec les Joan-joan a été déjà soutenue par Saint-Martin (dans Lebeau, Hist. du Bas-Empire, t. IX, p. 361, lignes 20-27), et par M a r q u a r t (Èrânsahr, p. 53-54). Je l'adopte moi-même, mais je signalerai la difficulté à laquelle on se heurte dans le texte de Théophylacte (VII, 7) qui dit que les Turcs ne s'attaquèrent aux Avares qu'après avoir entièrement soumis les Abdel, c'est-à-dire les Hephthalites; or les Joan-joan ont été vaincus en 552 et ont cessé d'exister comme nation en 555, tandisque les Hephthalites n'ont été abattus qu'entre 563 et 567. Pour écarter cette objection, il n'y a pas d'autre moyen que de taxer d'inexactitude le rapprochement que fait Théophylacte entre le nom des Abdel et celui des Hephthalites; nous reviendrons plus loin sur ce sujet à propos de la lettre écrite en 598 par le kagan turc à l'empereur Maurice.