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0266 Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1
西突厥(テュルク)に関する文献 : vol.1
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 / 266 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000256
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256   EDOUARD CHAVANNES.

{

Sous ce mot qu'on écrit Z i é b e 1, Dschébou ou Djibghou, de même que

sous le mot Ziboul qui faisait partie du nom du kagan Silziboul, nous

voyons, comme nous avons déjà eu l'occasion de le dire 1), le titre turc de

jabgou. La tentation serait grande de reconnaître dans Z ié b el le Jabgou

kagan qui régnait alors sur les Turcs occidentaux, c'est-à-dire ce T'ong

che-hou (jabgou) kagan à qui précisément les historiens chinois attribuent

le mérite d'avoir attaqué la Perse à, plusieurs reprises et d'avoir tué le roi

Khosroû 2). Mais, quelque séduisant que soit ce rapprochement, je ne crois

pas pouvoir m'y arrêter. Théophane et Moïse de Kaghankatouts s'ac-

cordent en effet à dire que Z i éb el ou Dschébou était un chef des Turcs

Khazars; cette assertion est confirmée d'ailleurs par tout le récit: les

Turcs qui envahissent les provinces Perses par le défilé des Portes Cas-

piennes et qui ravagent l'Albanie et la Géorgie sont bien évidemment ces

Khazars qui avaient valu à la mer Caspienne son nom de mer des Khazars

parce qu'ils en habitaient les rives, et qui avaient pour capitale la ville

d'Astrakhan. sur la Volga. Les Khazars pouvaient dépendre des Tou-kiue

occidentaux, mais on ne saurait les confondre avec eux 3). Z i é b e l ou Dsché-

bou, chef Khazar, ne doit pas être identifié à T'ong jabgou, kagan des

Tou-kiue occidentaux, quoique tous deux aient, vers la même époque,

participé aux attaques qui amenèrent plus ou moins indirectement la mort

de Khosroû Parwîz.

S'il ne nous paraît pas que T'ong jabgou, kagan des Turcs occidentaux,

soit le Z i é b el qui fit campagne avec Héraclius, il n'en est pas moins cer-

tain que les victoires de l'empereur romain facilitèrent singulièrement les

progrès des Turcs dans les contrées situées à l'est de la Perse. Dans l'année

630, qui est celle où le pélerin chinois Hiuen-tsang traversa toutes les

possessions de Jabgou kagan, pour se rendre en Inde, l'empire des Turcs

occidentaux, alors à son apogée, s'étendait effectivement jusqu'à l'Indus.

Mais un nouvel envahisseur vint tout bouleverser. Dans leur longue

lutte, Byzance et la Perse s'étaient toutes deux affaiblies; elles furent l'une

et l'autre incapables de résister au choc des Arabes; le 20 Août 636, la

  1. Cf. p. 227-228.

  2. Cf. p. 171, lignes 15-17.

  3. Quoique les Chinois n'aient guère connu les Khazars, ils les distinguent cependant très nettement des autres Turcs quand il leur arrive d'en parler incidemment. C'est ainsi que le T'ang chou (chap. CCXXI, b, p. 64°), dans sa notice sur la Perse et dans celle sur le Fou-lin (Orient romain), dit que chacune de ces deux contrées est voisine, au nord, de la tribu Khazar

des Turcs    ~; _ pli ; le 7iieou T'ang chou (chap. CXCVIII, p. 11 r.) écrit

WA. TIT

Ir.

r

Z. Dans la notice sur le Khârizm (T'ang chou, chap. CCXXI, b, p. 24.;

cf. p. 145, ligne 26), on trouve l'orthographe   C ,    ra.

.   .IraR`Nf