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Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.2 | |
極東の地理と歴史 : vol.2 |
2 MÉLANGES ORIENTAUX
le domaine de la pratique. Le bourgeois de 1849 trouverait tout simple aujourd'hui que la langue parlée par quatre cents millions d'êtres humains, c'est-à-dire le tiers de la population du monde, fût étudiée dans un but autre que celui de la curiosité.
Il était fort naturel que l'étude du chinois, avant de former une branche très importante de la linguistique, ne fût, ainsi que beaucoup de sciences à leur début, considérée que comme un pur passe-temps d'amateur. Les premiers qui parlèrent de cette langue n'avaient nullement le dessein de l'apprendre aux autres, ni même celui d'indiquer les sources qui permettraient de l'étudier ; on ne s'occupait du chinois que pour compléter le cadre d'une histoire générale de la Chine ou d'un traité universel de linguistique ; on ne fournissait, par conséquent, aucune méthode régulière d'enseignement, on se bornait à citer quelques caractères vagues de la langue ou deux ou trois phrases usuelles, et, pour donner plus d'attrait à un sujet qui offrait plus d'intérêt pour le curieux que pour le savant, on agrémentait la dissertation de quelques signes bizarres qui, n'étant compris de personne, pas même de ceux qui les traçaient, pouvaient tout aussi bien passer pour du chinois que pour toute autre langue aussi peu connue.
La première mention de l'écriture chinoise dans les ouvrages occidentaux a été faite au xriie siècle par le cordelier Guillaume de Rubrouck, envoyé de Saint Louis à la cour du Grand Khan.
« [Les Chinois] écrivent, dit-il, avec un pinceau fait comme celui des peintres, et dans une figure ils font plusieurs lettres et caractères, comprenant un mot chacun. »
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