GÉNÉRAL DE BEYLIÉ 251
s'est bien passé. La machine de ma chaloupe n'ayant pas assez de force, nous avons tournoyé et donné sur une roche. Tout cela contribue à l'intérêt du voyage. Je serai de retour à Saigon à la fin du mois avec les documents archéologiques dont j'avais besoin. »
Hélas ! Beylié ne devait pas revoir Saigon : un télégramme brutal dans sa concision nous annonçait que le Mékong, qui avait laissé échapper une première fois sa proie, l'avait ressaisie : Beylié s'était noyé le 15 juillet dans les rapides, avec le médecin dévoué qui l'accompagnait, et cette mort, brisant une carrière qui devait se poursuivre si active et si brillante des années encore, en même temps qu'elle nous arrachait un ami dévoué, enlevait à la France un de ses meilleurs et plus modestes serviteurs, et nous rappelait une fois de plus la fragilité des projets de l'homme.
Toutefois, le Cambodge n'avait pas suffi à l'activité scientifique du général de Beylié. En 1904, il avait inséré au Bulletin des Etudes Indochinoises de Saigon un mémoire auquel il donna en 1907 une forme définitive dans un beau livre intitulé L'Architecture Hindoue en Extrême-Orient. Par art hindou ancien, Beylié entendait surtout l'architecture composée d'éléments indigènes, complétée par un fort appoint persan et grec. En revenant d'Indochine en 1907, le général de Beylié visitait Prome, une des anciennes capitales de la Birmanie, Calcutta, Bombay, où il s'embarquait pour Bassorah, et il traversait l'Asie Mineure par Bagdad, Mossoul, Diarbekir, Alep et Beyrouth. La visite d'un général français fit
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