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Mission archéologique dans la Chine septentrionale : vol.2 | |
中国北部における考古学的調査 : vol.2 |
LES GROTTES DE LONG-MEN 419
serait-elle pas qu'ils seraient bien incapables de montrer la stèle originale parce qu'elle n'existe plus ou parce qu'elle n'a jamais existé ?
Considérons maintenant les raisons intrinsèques qui peuvent nous faire douter de l'authenticité de cette inscription. Elle est datée de la cinquième année tcheng-kouang (524) tandis que l'inscription analogue de Long-men est datée de la deuxième année yong-hi (533) ; si elle est authentique, elle n'a donc pas pu s'inspirer de l'inscription de Long-men puisqu'elle lui est antérieure de neuf ans. Ce serait bien plutôt l'inscription de Long-men qui aurait dû s'inspirer d'elle. Or on constate ce fait curieux que l'inscription de Long-men est parfaitement conséquente avec elle-même, tandis que l'autre inscription présente des étrangetés. Le texte en effet démontre la nécessité où on est de faire des images pour suppléer à l'absence de la personne même du Buddha ; un tel exposé est parfaitement à sa place au-dessous de la statue figurée sur la figure 325; il est fort incongru dans l'inscription de 524 qui conclut, non à l'érection d'une statue, mais à la construction d'un stûpa à trois étages. D'autre part, l'inscription de Long-men parle d'une association de plus de vingt donateurs, ce qui est tout à fait plausible ; l'inscription de 524 parle de plus de 41 donateurs, ce qui est une faon de s'exprimer bien bizarre et ce qui d'ailleurs s'accorde difficilement avec les 47 noms qui sont énumérés par la suite i.
Ce sont ces raisons qui, dès 1908, m'avaient fait supposer que l'inscription datée de 524 était un faux`'; elles n'ont guère perdu de leur valeur à mes yeux. Assurément, si on trouve jamais une inscription antérieure à 524 qui puisse être regardée comme le
II est vrai que le caractère -- <c un » est évidemment surajouté et qu'on avait dù premièrement écrire c< plus de quarante hommes ». D'ailleurs, dans un remarquable compte-rendis auquel j'aurai plus d'une fuis à me référer, M. Pelliot (B E F E O, 1909, PP. 379-387) a montré qu'on pouvait ii la rigueur justifier le nombre 41. Il a fait valoir sin certain nombre de raisons qui pourraient militer en faveur de l'authenticité du monument.
Un faux archéologique chinois (Journal
CHAV'ANNES. - 1.
asiatique, mai-juin 1908, pp. 501-510). Le but de cet article était, d'une part de signaler l'analogie entre les inscriptions de 533 et de 524, en second lieu, de mettre en garde les archéologues en leur indiquant le danger qu'il y avait ii prendre pour une oeuvre d'art émanant directement de l'époque des Wei le médiocre dessin qui accompagne le texte daté de 524.— Cf. au sujet de ce monument, une lettre de M. Vissière (Journal asiatique, nos-.-déc.1908, pp. 455-465) qui n'apporte rien de bien nouveau.
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