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Mission archéologique dans la Chine septentrionale : vol.2 | |
中国北部における考古学的調査 : vol.2 |
LES GROTTES DE LONG-MEN 553
sont ces deux Vajrapâni qui sont devenus, m.e semble-t-il, les deux
rois célestes dont les images sont fréquentes à Long-men.
Il doit y avoir une parenté directe entre les deux rois célestes
et les quatre lokapâlas, ainsi nommés parce que chacun d'eux pro-
tège une des quatre directions de l'espace. Les quatre lokapâlas sont
appelés aujourd'hui encore les quatre rois célestes IV3' J et l'ins-
cription du grand Buddha à Long-men (Estampage 340) les appelle
les quatre Kin-kang 4 „q ; eux aussi résulteraient donc d'une nou-
velle dichotomie des deux génies issus du dédoublement de Vajra-
pâni. Mais, sous cette nouvelle forme, les rois célestes ont pris des
noms et des attributs spéciaux : Virûpaksa, gardien de l'Occident,
soulève un caitya ou reliquaire l ; Vaiçramana, gardien du Nord, tient
une hampe surmontée d'un manchon d'étoffe 2 ; Dhritarâstra, gar-
dien de l'Orient, joue de la guitare 3 ; Virûdaaka, gardien du Sud, a
une épée 1. C'est ainsi qu'ils ont été représentés à Long-men dès
le septième siècle de notre ère : encadrant le groupe formé par le
grand Buddha Vairocana, les deux moines et les deux Bodhisatt-
vas, nous voyons en effet sur la paroi nord (fig. 353) et sur la paroi
sud (fig. 356), rangés deux par deux les quatre lokapâlas ; à vrai
dire, ceux du Sud (fig. 356) sont fort endommagés; mais ceux du
Nord (fig. 353) sont mieux conservés, et l'un d'eux est incontestable-
ment Virûpaksa, gardien de l'Ouest, puisqu'il porte sur sa main
droite le caitya; il doit avoir auprès de lui Vaiçramana, gardien du
Nord, car c'est ici la paroi septentrionale de l'esplanade 5. Sur la
Cf. WADDELL, Lamaism, p. 289.
Cf. WADDELL, Lamais,n, p. 370.
Cf. WADDELL, Lamaism, p. 83.
Cf. WADDELL, Lamaism, p. 330.
De même, sur les parois de la porte de
Kiu-yong kouan ) (cf. fig.1142-1147),
édifiée en l'an 1345 dans la passe de Nank'eou, au nord de Péking, on trouve sur la paroi occidentale, à l'extrémité sud, le Si
fang kouang mou t'ien wang] ~,
, c'est-à-dire le roi céleste de l'Occident, celui qui a de larges yeux (Virûpaksa, fig. 1141) ; à l'extrémité nord, le Pei fang to
wen t'ien wang it ~j rj ~, c'est-à-
dire le roi céleste du Nord, celui qui a
beaucoup entendu (Vaiçramana) ; sur la paroi orientale, à l'extrémité nord, est le Tong
fang tch'e kouo t'ien wang *
c'est-à-dire le roi céleste de l'Orient, celui qui maintient le royaume (Dhritarâstra, fig. 1146) ; à l'extrémité sud., est le
Nan fang ts'eng tchang t'ien wang
a x T, c'est-à-dire le roi céleste du Sud, celui qui augmente et agrandit (Virùdhaka). Ces dénominations (cf. Tripitaka de Tôkyô, xxvii, 5, p. 7 a, 1. 8) sont correctement gravées à l'endroit où elles doivent être et elles nous montrent une distribution des quatre lokapâlas semblable à celle que nous trouvons à Long-men; mais, par une
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