国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
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Mission archéologique dans la Chine septentrionale : vol.2 | |
中国北部における考古学的調査 : vol.2 |
592 LA SCULPTURE BOUDDHIQUE
à tirer de l'eau d'un puits rectangulaire. — « Cette femme de brah-
mane, dit le cartouche suivant (1), conçut alors des sentiments de
haine ; elle exigea du brahmane qu'il allia demander de bons servi-
teurs. » La gravure représente le brahmane assis dans sa case, les
jambes repliées sous lui, mais elle n'a pas répété l'image de sa
femme puisque cette dernière peut être censée adresser la parole à
son mari tout en restant auprès du puits. On sait comment le brah-
mane, pour obéir à sa femme, emmena comme esclaves le fils et la
fille du prince: héritier'' ; mais notre stèle n'a point continué le récit
et interrompt brusquement l'histoire de Viçvantara.
Les deux registres inférieurs de la pierre sont occupés par une
inscription dédicatoire, et par les portraits et les noms des dona-
teurs. L'inscription est ainsi conçue 2 :
(Fig. 1728) .
L'aspect merveilleux (du Buddha) est profond; on emprunte le rouge et le
violet pour représenter sa réalité ; la nature de la Loi est non-composée ; on se
sert des formes et des mots pour signaler sa vertu suprême. Si on n'a pas
compris immensément la doctrine du vide, comment pourrait-on se rendre
compte de ces règles obscures 3 ? Des hommes purs et croyants, tant religieux
que laïques, au nombre de quatre-vingt-dix, ont conçu le désir de tenir une
conduite supérieure et leur coeur s'est complu dans la Bodhi : ils ont fait une
image en pierre qui atteint sept pieds de haut ; ils y ont épuisé les pierres de
prix et y ont employé toutes les ressources de la gravure et de la peinture ; ils
ont embelli le visage d'or ; ils ont illuminé Leng-kia (Lankâ) 4. Ils espèrent
que, grâce å cette faible cause, un effet se répandra abondamment sur la foule
des diverses sortes d'êtres. Ils souhaitent que la mer de l'intelligence soit ridée
par le vent 5 et que les quatre courants 6 apaisent leurs flots, que l'intérieur de
4
Voyez le J âtaka 547 et le dernier de Ines Cinq cents Contes et Apologues.
Cf. Kin che siu pien, chap. iI, p. 4 a-b. Dans la 11g. 1728, les douze dernières lignes sont à supprimer ; elles ne sont que la répétion de la lig . 1697.
Les statues et les écrits ne sont que des substituts de la personne du Buddha et de sa Loi ; on ne comprendra leur symbolisme que si on a été initié à la religion.
LailkA n'est autre que l'île de Ceylan ; l'auteur veut-il dire que les donateurs de la stèle ont fait une ceuvre dont le rayonnement s'étend jusqu'à la lointaine Ceylan? Ou
parle-t-il'du Lailkâvatâra sûtra (NANJIo, 176)?
Cette expression est tirée du Che king (Kouo fong, livre IX, ode 6) où on parle de l'eau de la rivière qui est pure et ridée par le vent ; c'est donc l'idée de limpidité et de fraîcheur qui est évoquée par cette allusion.
Les quatre courants (ogha) sont :
le désir tkâma) mea, l'existence (bhava) 4
l'opinion (drsti) l'ignorance (avidyâ)
'1;1 Mt L'auteur souhaite que ces quatre courants qui entraînent l'homme vers l'erreur cessent de couler et fassent place à la mer pure de l'intelligence.
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