国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
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Mission archéologique dans la Chine septentrionale : vol.2 | |
中国北部における考古学的調査 : vol.2 |
LES GROTTES DE LONG-MEN 424
faut de toute manière leur supposer un motif mercantile, y voir des ex-voto à l'usage des illettrés qui, désireux de faire une donation à un temple, achetaient dans une boutique d'objets religieux des stèles toutes faites sur lesquelles un industriel avait gravé une dédicace composée de morceaux empruntés à des monuments authentiques. De la même manière s'expliqueraient ces statuettes de bronze doré dont on a pu voir à l'exposition d'art bouddhique du musée Cernuschi deux spécimens portant des inscriptions manifestement apocryphes quoique dérivées d'un original authentique encore inconnu 1.
Pour en revenir au monument daté de 524, je crois en conclusion que, au point de vue artistique, il est dénué de valeur, parce que nous ne le connaissons en définitive que par des planches en bois de facture moderne sur lesquelles l'art des Wei du Nord est méconnaissable ; au point de vue épigraphique, d'autre part, il conserve quelque importance parce que, soit qu'il ait été fait il y a plusieurs siècles, quand l'inscription de 533 était encore lisible, soit qu'il ait été fabriqué récemment d'après un estampage ancien, il nous apporte un précieux secours pour déchiffrer l'inscription de Longmen, datée de 533, dont voici maintenant la traduction :
Lorsque l'eau est épuisée, le reflet disparaît ; lorsque le ravin est obstrué, l'écho est anéanti 2. Les arbres çâlas mirent en évidence l'époque oit (le Buddha se plaça) la tête vers le nord 3; (Confucius), s'appuyant sur son bâton, proféra le regret au sujet de la montagne qui s'écroule. Tel est le sort des êtres ; c'est une destinée inéluctable "'.
Cf. T'oung pao, mai 1913, pp. 271-272.
L'image reflétée dans l'eau et l'écho répercuté par les parois de la montagne disparaissent avec l'eau et avec le ravin qui leur ont donné naissance ; de même, toute existence humaine cesse de se manifester dans le monde dès que son principe interne de vie a disparu. Cela est vrai même pour les personnages les plus considérables, tels que Çakyamuni ou Confucius.
Près de mourir, le Buddha arriva près d'un bouquet d'arbres çâlas sur le bord de
la rivière Hiranyavati. « Va, v Ånanda, dit alors le Buddha, et prépare-moi entre deux arbres jumeaux, un lit, la tête tournée vers
le nord. Je suis malade, Ånanda, je désire
nie coucher. » (OLDENBERG, le Bouddha, trad. Foucher, p. 204.)
1. Près de mourir, Confucius, s'appuyant sur son bâton, allait et venait devant sa porte ; son disciple Tseu-kong étant venu lui rendre visite, il chanta ces paroles : « Le T'ai chan va s'écrouler ; — la maîtresse poutre va s'affaisser; — l'homme sage va se flétrir. » (Sseu-ma Ts'ien, trad. fr., t. V, pp. 423-424.) La vie de Confucius en images
(Cheng tsi t'ou 4 , édition de 1874) re-
présente Confucius au moment où, appuyé
sur son bâton- A 7, il adresse la parole Tseu-kong.
5. J'adopte ici la traduction proposée par M. Pelliot (B E EE O, 1909, pp. 380-382).
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