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Mission archéologique dans la Chine septentrionale : vol.2 | |
中国北部における考古学的調査 : vol.2 |
546 LA SCULPTURE BOUDDHIQUE
tâbha, le Buddha qui préside au paradis de l'Ouest ou Sukhâvati, ne
devint populaire en Chine que vers le milieu du septième siècle.
Il est vrai que le Buddha Amitâyus (Wou-leang-cheou) passe
pour être identique à Amitâbha ; or Amitâyus est mentionné douze
fois et les inscriptions datées qui parlent de lui se répartissent (à
l'exception d'une seule qui est de 730) entre 518 et 533 ; on pourrait
donc dire que le culte d'Amitâbha, sous le vocable d'Amitâyus, est
bien antérieur aux Tang; mais, quelque fondement que puisse
avoir l'identité théorique d'Amitâyus et d'Amitâbha, ces deux con-
ceptions bouddhiques sont, tout au moins à l'origine, très diffé-
rentes dans la pratique.
En fait, dans un monument du Chao-lin sseu, daté de l'an-
née 535 (voyez plus loin, p. 581, n°S III, 2, et III, 6), Amitâbha et
Amitâyus sont figurés comme deux Buddhas distincts.
Le culte d'Amitâbha a succédé, sans d'ailleurs le supplanter com-
plètement, à celui de Maitreya. Maitreya est, lui aussi, un Buddha
de l'avenir, mais son royaume paraît devoir être sur cette terre,
tandis que celui d'Amitâbha est localisé dans un Occident mysté-
rieux situé au delà du monde. Maitreya est invoqué dans quarante-
cinq inscriptions dont trente-sept sont datées ; ces dernières se
répartissent de 495 à 537 au nombre de trente, et, de 648 à 696
au nombre de huit ; on voit par là que le culte de Maitreya fut en
vigueur principalement avant celui d'Amitâbha.
Le Bodhisattva Avalokiteçvara (Kouan-yin) est, avec Amitâbha,
la divinité la plus populaire de Long-men ; il est nominé dans quatre-
vingts inscriptions dont trente-sept sont datées et sont distribuées
assez régulièrement sur toute la période où le défilé vit affluer les
donateurs ; il est souvent invoqué comme le Bodhisattva qui délivre
de peine (Kieou k'ou kouan-yin -111 ) et c'est ce rôle miséricor-
dieux qui parait avoir fait sa fortune ; mais rien n'indique que, dans
l'esprit des fidèles, il fût conçu comme une divinité féminine.
Çàkyamuni est mentionné quarante-neuf fois dans des inscrip-
tions dont trente-sept sont datées et remontent en majorité à
l' poque (les Wei du Nord ; vingt-six d'entre elles en effet se
placent entre 506 et 534 ; cinq autres sont respectivement des
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