National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0175 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3 / Page 175 (Grayscale High Resolution Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000294
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

CHE\G KI\G (N° 426)   161

pour manger et pour boire, pour marcher et pour s'arrêter, pour se vêtir, pour se coucher et pour se lever, moi et vous, 6 roi, fassions tout cela ensemble et en nous attendant l'un l'autre ; mon second désir est que je participe avec vous aux délibérations sur les affaires du royaume, que toute décision soit prise d'un commun accord entre vous et moi et qu'aucun de nous deux n'agisse de sa seule autorité. » Le roi dit : « Fort bien. Tenir compte de ces deux désirs et m'y conformer, n'est-ce pas chose facile ? »

Le roi se mit à gouverner son royaume ; il observait toujours la droite règle et ne faisait aucun tort à la foule du peuple. Le brahmane, qui recevait ses bienfaits, en conçut de l'arrogance ; il traitait avec mépris les plus hauts fonctionnaires. Les ministres en furent irrités et vinrent présenter des remontrances (au roi) en lui disant :

0 roi, votre majestueuse dignité est fort élevée ; il vous faut délibérer avec les plus vieux et les plus expérimentés des ministres d'état ; or, vous ne vous confiez qu'en un mendiant et vous faites ainsi qu'il méprise et outrage tous vos officiers. Quand les royaumes voisins l'apprendront, vous leur prêterez à rire et cela causera tous les maux (les attaques à main armée. » Le roi leur dit : « Quand j'étais jeune, j'ai fait à cet homme un ancien serment ; comment pourrais-je le violer ' » Ses ministres continuèrent à lui adresser des remontrances en lui disant : « Quand, roi, vous prenez vos repas, il suffirait qu'un beau jour vous ne l'attendiez pas pour que certainement il change (de conduite). » Le roi y consentit donc; il épia le moment où le brahmane était sorti, et, sans attendre son retour, il se mit à manger avant lui. Le brahmane (étant revenu) lui dit avec colère : « Que signifie notre ancienne convention pour que vous mangiez maintenant seul avant moi ? » Le roi répliqua : « Je mange, il est vrai, avant vous ; comme vous étiez sorti et n'étiez pas encore de retour; j'ai préparé pour vous une autre table pour que vous y mangiez.;

III.   11