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0217 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3 / Page 217 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000294
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CHENG HING (N0 437)   203

A-yi-chan-tch'e, apprenant qu'il s'était sauvé dans tel endroit désert de la montagne, envoya des gens en les chargeant de l'appeler pour qu'il revînt. Le singe refusa (de

venir) et, se tenant à distance il fit cette réponse : « lEaintenant je songe encore qu'on m'a auparavant fort maltraité et qu'on m'a fait subir toutes sortes de .souffrances qu'il

serait difficile de mesurer ;. dans la génération précédente, mon père qui n'avait jamais commis aucune faute s'est vu

tourmenter ; il a été insulté d'une manière inexprimable ; c'est pourquoi maintenant j'ai couru me réfugier dans la montagne. » Alors A-yi-chan-lch'e alla lui-même dire au singe : « Revenez chez moi. » Mais le singe ne soufflait

mot et se refusait (à venir). L'ermite répondit (à A-yi-chanlch'e « Vous devriez de votre côté lui pardonner et le laisser

tranquille. » (A-yi-chan-tch'e) répliqua à l'ermite : « Je lé

laisserai tranquille. » L'ermite répondit : « Comment pourriez-vous le faire venir de force ? Adressez-lui des exhor-

tations en l'encourageant peu à peu, et alors il ira ; si vous prétendez le faire venir deforce, peut-être ne réussirez-vous pas. » Cet homme répondit : « Si vous aviez un moyen par lequel vous vous proposeriez de le faire venir, je m'en irais; mais puisqu'il refuse d'aller (vers vous), j'aviserai moi-même à un procédé (pour l'attirer). » Alors il chanta cette gâthâ (en s'adressant au singe) :

Vous êtes sage, doux et bon, — comme le cerf quand il est dans sa retraite cachée; — si vous descendez des branches de cet arbre, — vous pourrez ne pas mourir de faim et de soif.

Le singe répliqua par ces gâthâs :

Vous n'avez pas été bon pour celui qui m'a engendré. — Je connais mon propre caractère; — d'où vient celle opi-

nion   qu'un singe est doux et sage ? — Je vais de tous
côtés — et je n'ai point encore. de pensées régulières et tranquilles. — Si j'ai un maître pervers, — il ne pourra jamais corriger mon esprit. — Maintenant je me remémore