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Cinq Cents Contes et Apologues : vol.3 |
kING LU l'I SIANG (N° 478) 269
ce que c'est que d'être lié ou libre. Les gens de cette sorte n'ont plus aucune honte ; ils aiment mieux causer la mort de ceux qui leur sont apparentés et recevoir pour leur part le châtiment et la honte. Parfois, par leur débauche, ils font périr leur père, leur mère, leurs frères et leurs parents aux six degrés; ils subissent le dernier supplice par ordre du roi, et, après leur mort, ils endurent de sévères expiations qui, de vie en vie, sont sans fin.
Autrefois il y avait un homme qui se plaisait passionnément à la débauche. Son père. et sa mère n'avaient que ce seul fils. Une nuit, à une heure où il n'y a personne (dehors), alors qu'il faisait sombre et qu'il y avait des tonnerres et des éclairs, il ceignit son épée, prit en main ses flèches et voulut aller dans le village d'une courtisane ; sa mère s'aperçut de ce qu'il allait faire et le retint en lui faisant des remontrances : « Maintenant les ténèbres (le la nuit sont profondes et on vous fera du mal ; à cause de mon peu de vertu dans mes existences antérieures, je n'ai eu qu'un seul fils ; s'il vous arrive quelque malheur, je n'aurai plus personne en qui me confier. » Le fils répondit sa mère : « Je pars et ne puis plus rester. » La mère, voyant que sa résolution était arrêtée, se prosterna devant son fils ; quant à celui-ci, il tira son épée et d'un coup tua sa mère ; puis il alla frapper à la porte de la courtisane. Celle-ci lui répondit : « Qui êtes-vous ? » Il répliqua par ces gâthâs :
Devant la débauche et la colère tous les autres sentiments s'effacent; — l'homme est alors abusé par ses propres idées ; — il ne réfléchit plus aux effets de tous ses actes. — et il est aveuglé par. la stupidité. — Maintenant, f ai tué ma mère — et je suis humilié comme un esclave ; — je reste debout en dehors de votre porte — comme un étranger qui s'acquitte d'une commission.
« La femme lui répondit par ces gâthâs :
Hé quoi ! vous vous êtes révolté contre celle dont la bonté
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