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0037 Histoire Générale de la Chine : vol.1
Histoire Générale de la Chine : vol.1 / Page 37 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000288
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ORIGINE ,DES CHINOIS : THÉORIES ÉTRANGÈRES   35

avant les empires de la Chine & des Indes, il y 'ait eu des. nations instruites, polies & puissantes, que des déluges de barbares auront ensuite replongées dans le premier état d'ignorance et de grossièreté qu'on appelle l'état de pure nature I ».

Ainsi donc Buffon et Bailly plaçaient le berceau de la civilisation dans le nord de l'Asie, alors plus chaude qu'elle ne l'est aujourd'hui; cette civilisation serait descendue du nord au sud et n'aurait pas marché de l'ouest vers l'est, comme le marquent ceux qui font sortir l'humanité entière de l'arche de Noé et de l'Asie antérieure.

Avec la vision du génie, Buffon avait deviné les . transformations de notre monde, mais il plaçait l'histoire entière de l'humanité dans la période actuelle de l'histoire connue de l'homme de nos jours. Il n'osait pas croire, ou plutôt, car il aurait osé croire, il n'imaginait pas que l'humanité avait pu passer par d'autres phases que celles de la période actuelle. A son époque, la théorie d'un peuple primitif adoptée également par Bailly était soutenable. Voltaire qui rejoint Buffon par l'intermédiaire de Bailly l'admet, mais où le futur maire de Paris gâche son système, c'est lorsqu'il cherche à l'étayer avec les mythes de l'ancienne Grèce. Ces théories ingénieuses étaient l'oeuvre d'hommes savants, mais dont le génie ne pouvait devancer leur siècle et pénétrer des mystères obscurs encore au-j ourd'hui.

Il faut bien avouer que tous ces savants trop ingénieux (je ne parle ni de BUFFON, ni de BAILLy)n'ont suivi aucune méthode rationnelle ; ils ont choisi leurs points de comparaison au hasard des dialectes et des siècles. Pour point de départ, ils auraient dû prendre le chinois ancien. Toutes leurs dissertations philologiques ne sont que de la haute fantaisie et ne sauraient jeter aucun jour sur l'origine de la langue chinoise et par suite sur celle du peuple chinois. Il faut d'abord connaître la langue chinoise ancienne, par suite sa phonétique, et dans ce but il est nécessaire d'étudier

1. Citée par BAILLY, 1. c., pp. 14-15.