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Histoire Générale de la Chine : vol.1 |
3.6 HISTOIRE GÉNÉRALE DE LA CHINE
d'abord non seulement tous ses dialectes dont la majorité
nous est encore inconnue, mais aussi les langues qui lui sont
apparentées ; cette étude est à peine commencée. « Du jour, dit B. KARLGREN, 1 où la linguistique aura réussi à recons-
truire avec sûreté le système phonétique de l'ancien chinois,
l'histoire et l'archéologie constateront avec reconnaissance
que d'innombrables problèmes concernant l'Asie orientale
et l'Asie centrale auront cessé d'être des problèmes ». Dans
cette immense famille de langues de l'Asie orientale,que sous le nom de Famille Tibeto-Chinoise, Sir George A.GRIERSON,
dans son Linguistic Survey of India, divise en branches
tibeto-birmane et sino-siamoise, cette dernière elle-même
dédoublée en groupe chinois et groupe taï, qui oserait dire
que la plus ancienne est la langue chinoise ; ces langues ou
ces dialectes se sont développés parallèlement, parfois s'en-
chevêtrant, descendant sans doute d'une lointaine source
commune que nous ignorons et qui a dû exister. La langue
comme l'histoire de la Chine ont bénéficié de la durée et de
la stabilité de l'Empire. Dans une autre région de l'Asie, la
continuité de l'histoire du peuple d'Israël resté monothéiste
lui a donné une importance qui appartiendrait peut-être
plus légitimement à des empires plus puissants mais de
durée plus éphémère, et cependant la connaissance des hié-
roglyphes et des cunéiformes permet auj ourd'hui de rendre
à l'Egypte et à l'Assyrie la place prépondérante jadis occu-
pée par les Juifs.
Dans l'histoire de la Chine, pas trace d'une immigration
venue de l'étranger ; nous avons rej eté la théorie de Terrien
de Lacouperie de l'arrivée des Bak-Sings; le développement
de sa civilisation s'est fait sous l'idée qu'elle était le centre
de l'univers, l'Empire du Milieu (Tchoung kouo), bornée
par les Quatre Mers (Seu Haï), environnée de nation's
barbares ou moins civilisées qu'elle, sur lesquelles elle exer-
çait une suzeraineté tout au moins nominale, notion d'hé-
gémonie qui ne paraît pas avoir complètement disparu de
l'humanité, si nous en jugeons par les théories civilisatrices
d'un peuple moderne qui a cherché à asservir l'Europe,
1. phonologie chinoise, p. 5.
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