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Histoire Générale de la Chine : vol.4 | |
中国史概説 : vol.4 |
42 HISTOIR
E GÉNÉRALE DE LA CHINE
d'un établissement musulman dans cette partie de la Chine eussent été incalculables pour l'Inde et la Kachgarie, et la
théorie avancée jadis, avant que les deux grands groupes
musulmans dirigés par Tou Wen-sieo ti et Y ako ub Beg eussent été écrasés l'un après l'autre, théorie d'après la-
quelle la prochaine dynastie chinoise aurait été mahométane, pouvait être défendue avec quelque apparence de raison. La soumission des deux chefs n'amena en aucune façon la soumission de leur parti : ils entraînèrent leur armée à leur suite, mais ils ne purent obtenir que les troupes de Tou Wen-sieou, imitassent leur exemple. Leur défection, en même temps qu'elle diminuait la force de leur parti, augmentait celle des Chinois : c'était prolonger,
la guerre avec des chances moindres de succès pour leurs frères, dont ils avaient espéré de servir les intérêts, et qu'ils
allaient se trouver obligés de traiter en ennemis. Chinois
eux-mêmes, Ma Jou-loung et Ma Tê-hing auraient dû savoir, malgré leur loyauté et leur désintéressement per-
sonnels, que la Chine n'oublie rien, ne pardonne rien, et qu'assurer sa victoire, c'était en même temps préparer le massacre des musulmans dans le Yun Nan.
Ma Jou-loung, dorénavant chargé par les Impériaux de la pacification de la province, se trouva placé dans une
position fort difficile. A la tête des troupes où l'avait mis
la confiance des Chinois, il allait être obligé d'agir contre ses propres coreligionnaires. Tou Wen-sieou, de son côté,
n'avait pas perdu son temps ; ses campagnes furent désas-
treuses pour ses adversaires; son ancien allié, le Grand-Prêtre, qui avait rempli temporairement les fonctions de
vice-roi de la province, essaya, mais en vain, de le ramener à ses idées (1863) . La guerre continua donc ; Ma Jou-loung
fut battu ; des peuplades autochtones, les Miao Tseu et les Man Tseu, s'étant révoltées, ajoutèrent aux embarras des troupes impériales, et les musulmans se répandirent dans toute la province du Yun Nan.
En 1868, Tou Wen-sieou, qui depuis longtemps avait pris le titre de Sultan, marche sur la capitale de la province dont il fait le siège après s'être emparé des puits de sel, prin-
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