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0058 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.3
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.3
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.3 / Page 58 (Grayscale High Resolution Image)

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doi: 10.20676/00000197
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48   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA IIAUTE ASIE.

ceux des personnes qui avaient joué un rôle dans la révolte de 1863 et dans les événements qui ont suivi. Ce chroniqueur, né à Khotan en 1847, ayant toujours vécu dans cette 'ville au temps de Habîboullah et de Ya`koub, y connaissant tout le monde, de condition modeste, mais assez instruit et intelligent, relativement indépendant et disant son opinion avec une franchise rare parmi les Orientaux, s'est acquitté en conscience de son office et m'a rapporté un manuscrit de 96 pages que j'ai lu et qui m'a paru être fait avec un louable souci de l'exactitude. Cette relation, que je publierai peut-être ailleurs, offre ceci d'intéressant d'être rédigée å un point de vue purement khotanais, dans un esprit nettement hostile aux Andidjanais et à Ya`Iouk Bek. J'ai pris de mon côté quelques informations et les renseignements que j'ai recueillis peuvent se ranger sous deux chefs, d'une part le témoignage du chef actuel de la famille (le l'ancien roi de Khotan, de l'autre celui d'un homme qui fut bek sous Habîboullah, devint Hct inz de Yangi Hiçâr après le retour des Chinois et depuis a été condamné å une retraite étroitement surveillée ; ce dernier témoignage a été complété et confirmé par celui d'un ancien lcâzi et les souvenirs personnels de l'auteur de la chronique ci-dessus indiquée.

Le chef de la famille de Habîboullah, neveu de ce dernier, si ma mémoire ne m'abuse, vit retiré à la campagne, dans sa propriété d'Atchi, â environ sept kilomètres à l'ouest de Khotan. Il habite une maison de paysan riche, vaste et assez propre, mais très simple, à l'aspect nu et triste. De nombreux domestiques, bien dressés et sérieux ; un air de noblesse et de dignité en tout, dans les personnes et les choses ; mais sans rien de fastueux, de brillant, ni de bruyant, et cela par prudence évidemment autant que par médiocrité de fortune. Dès l'entrée dans cette maison, on respire quelque chose de grave, le regret du passé, le dédain circonspect du présent, une piété intense, dont on ne peut dire si elle est plus affectée que sincère ou plus sincère qu'affectée. On ne fume point, on fait les ablutions et l'on dit les grâces avec une onction particulière; les paroles sont recueillies,' les gestes lents et mesurés, la politesse exquise. Le maître de la maison m'accueillit avec une cour-