156 . MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE'.
itinéraires ajouteront quelque chose à notre connaissance, principalement pour les parties qui n'avaient point été relevées par le voyageur russe et ses collaborateurs. Il •reste maintenant bien peu de chose à faire pour achever l'étude de la plaine entre Khotan et le Lob nor. Je signalerai cependant l'intérêt qu'il y aurait à poursuivre pour toutes les oasis le travail que nous avons entrepris, mais non complètement achevé, pour les oasis de Khotan, de Kéria et de Tchertchen ; il y aurait aussi lieu de relever le cours de la rivière de Kéria au nord de cette ville, cours que je n'ai tracé que d'après des renseignements et des cartes chinoises. En dehors du point de vue strictement géographique, Dutreuil de Rhins avait commencé des études curieuses sur la formation des dunes, l'accumulation et les progrès des sables, les variations des cours d'eau dans la suite des temps. Je n'ai malheureusement point retrouvé ses notes sur ces divers points. J'ai d'ailleurs signalé en plusieurs passages de ce livre lés seules conclusions qu'il tînt pour certaines'. Il lui avait paru d'abord qu'il était possible d'établir des règles générales, de mesurer avec précision la progression séculaire des sables, la déviation des rivières et la marche du dessèchement. Mais une étude plus approfondie et plus minutieuse lui a montré qu'il y avait trop de faits contradictoires pour qu'on pût en tirer des règles fixes, que toute théorie à cet égard ne reposerait, dans l'état actuel des choses et dans l'insuffisance de nos-connaissances relativement à la géographie ancienne du pays, que sur des données incertaines et variables et, partant, ne serait point digne d'attirer l'attention des esprits sérieux et réellement scientifiques.
I. — OROGRAPHIE DE L'ASIE CENTRALE
Nos études géographiques ont porté surtout sur le Tibet septentrional, région traversée d'ouest en est par plusieurs chaînes de montagnes
1. T. I, p. 84, t. II, ch. premier, et t. III. Note archéologique.
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