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Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.3 | |
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.3 |
192 .MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.
petits torrents qui creusent les flancs de 1'Altyn tàgh antérieur au delà du Tchertchen daria sont presque toujours à sec. Le ravin de Mouna boulak roule un très petit filet d'eau ininterrompu à la fin d'août, mais en juillet je n'y ai troúvé qu'un peu rl'eau,,salée quoique courante, près du Tchoka davân, et une source, distillant la nuit seulement de rares gouttes d'eau douce, à Mouna boulak même.
A la sécheresse de la température la mauvaise distribution du relief se joint pour empêcher une irrigation suffisante de la plaine turque. Il n'y a ni points de rayonnement, ni points de concentration ; ou du moins la concentration ne peut s'opérer que beaucoup trop loin dans le sillon du Tarim. Chaque rivière poursuit sa route solitaire droit devant elle, et ne recevant point d'adjuvants, ni des autres cours d'eau, ni du sol, ni de l'atmosphère, ses forces ne suffisent pas et elle périt. Il est rare, comme on peut s'en convaincre par un coup d'oeil sur la carte, qu'un confluent se produise dans la plaine. Le désert lui-même n'est pas absolument dépourvu d'eau. Il existe des nappes souterraines et çà et là un peu d'eau sourd à la surface du sol ; par exemple, une source de ce genre près de Khotan donne naissance ů une petite rivière (Kara sou), affluent du Youroungkâch daria; mais ce ne sont là qúe des appoints insignifiants. Nous tenons pour acquis que les modifications qu'a subies la face de la plaine dans le cours des âges, les déplacements des oasis et les ruines sont dus principalement à l'action des eaux, aux inondations toujours fréquentes et redoutables, å l'érosion des rives par la violence des courants, au transport des débris de la montagne, pierres óu sable, par les rivières qui charrient ainsi leur propre ennemi, enfin à la diminution graduelle de l'humidité, des glaciers et des pluies. Il ne faut pas exagérer la valeur de ce dernier facteur. Dutreuil de Rhins lui-même me semble avoir surestimé la rapidité du desséchement. Je ne 'pense point qu'en quinze cents ou en deux mille ans l'eau ait diminué (l'une manière très sensible dans les rivières. A l'époque des Han, les rivières de Khotan et de Yârkend contribuaient seules à former le Tarim et le Kéria daria se perdait dans les sables alors comme aujourd'hui; les indigènes ne se souviennent
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